Biennale de la Langue Française

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Claire-Anne MAGNÈS

ancienne rédactrice en chef de Francophonie vivante,

journaliste de la presse périodique (langue et littérature),

Communauté française de Belgique, Bruxelles, Belgique


Réseaux sociaux numériques : le pouvoir indiscrétionnaire.



À Sofia, en 2009, la XXIIIe Biennale de la langue française traitait des identités francophones. Quelques-uns des conférenciers ont ainsi, en cours d’exposé, abordé la question de leur identité. Permettez, qu’en guise de préambule, je me présente par la négative. Je ne suis ni informaticienne, ni sociologue, ne fais partie d’aucun réseau social, ne tiens pas de « blog » et ne « chatte » pas. Tout de même, je dispose d’un téléphone portable, d’une messagerie électronique dont je me sers quotidiennement et je consulte internet, à l’occasion – et non sans circonspection.

Pourquoi cet exposé ? Il y a deux ans, j’ai été amenée à découvrir les pages Facebook d’une jeune fille de seize ans que je connaissais bien. Détails de vie privée, vidéos, photos et déclarations provocantes, le tout mettant aussi en cause sa famille et ses proches. J’en ai été très secouée. L’image qui m’était donnée de Facebook était celle d’un ramassis d’indiscrétions. Si j’ai modéré mon jugement depuis lors, je continue cependant de considérer les réseaux sociaux avec plus de méfiance que de sympathie. Mais le fait que l’on se raconte jusque dans son intimité, et parfois à de quasi-inconnus, n’a pas fini de m’interroger. Le thème de l’actuelle biennale m’a donné l’occasion d’y réfléchir davantage et d’inventer un adjectif qui m’a paru approprié. Voici donc quelques réflexions qui nous mèneront de Facebook au journal intime, d’aujourd’hui à hier et même à avant-hier.

Nul ne le conteste : les réseaux sociaux numériques constituent des outils essentiels en matière d’information et de communication. Ils possèdent des atouts considérables : rapidité, nombre élevé de destinataires, coût dérisoire. On sait leur rôle déterminant lors du « printemps arabe ». Dans les pages qui introduisent le dernier numéro de sa revue Marginales, lequel a pour thème « La démocratie virtuelle », Jacques De Decker écrit : « […] les nouveaux médias [...] ont la particularité de faire l’économie de toute forme de délégation. Chacun peut désormais, en un instant, avertir une multitude de correspondants, au point que l’origine du message se perd bientôt dans la masse infinie de ses destinataires. » Et parlant de la mainmise des tyrans sur les organes de presse traditionnels, il ajoute : « Aujourd’hui chacun dispose, dans sa paume, d’une grenade de propagande dont le pouvoir dépasse celui d’un despote. »

Partant de Facebook, j’ai interrogé une dizaine de ses utilisateurs (masculins et féminins, de 15 à 63 ans), leur ai demandé ce qu’ils considéraient comme les avantages, agréments ou dangers de ce réseau, leur fréquence d’utilisation, leur nombre d’« amis », s’ils confiaient des informations personnelles, voire intimes, à tous, à un nombre réduit ou à une seule personne.

Bilan ? Réponses variées pour la fréquence de consultation – de « tous les jours »  à « une fois par semaine » – ainsi que pour le nombre d’« amis » : d’une cinquantaine à « 300 à 400 ». Unanimité en ce qui concerne les confidences : elles sont réservées à un(e) seul(e) destinataire. Mais certains m’ont dit qu’ils avaient des correspondants très bavards à propos d’eux-mêmes, de leurs états d’âme, de leur intimité – jusqu’à « raconter leurs pipis cacas » (sic). Peu de réponses originales relatives aux agréments de Facebook : « facile et rapide pour communiquer avec ses proches, on reçoit des nouvelles et des photos des amis, on retrouve des copains et des copines d’école (de vieux camarades, d’ancien(ne)s collègues), on peut diffuser ses activités littéraires très rapidement et aux moindres frais (point de vue d’une auteure), c’est un outil de proximité, cela m’amuse et satisfait mon côté un peu voyeur, on peut contacter beaucoup de personnes à la fois… »

Des adultes ont mentionné le fait qu’il valait mieux « ne pas s’épancher ». Une jeune femme a été moralement tenue d’admettre parmi ses « amis » quelqu’un qu’elle ne désirait pas.

Deux non-utilisateurs (40 ans) m’ont déclaré : « Pas question d’être sur Facebook ! Raconter mes histoires personnelles ? Jamais ! » et « Facebook ? Exhibitionnisme et voyeurisme ! »

J’aime citer ici un petit ouvrage intéressant et bien fait, paru à Bruxelles en 2009, Démocratie 2.0, Une histoire politique d’Internet, de Christophe Lejeune , qui aborde notamment les attitudes à l’égard des réseaux sociaux – abstention, navigation responsable, etc. Serge Proulx figure parmi ses références.

Sans doute se livre-t-on davantage et/ou plus facilement sur Facebook parce que l’échange y semble sûr, secret, à l’abri des regards. On ose écrire ce que l’on n’oserait pas dire. Cela m’a frappée dans les commentaires des plus jeunes, qui sont aussi les moins conscients des dangers de Facebook. « Je ne dis ça qu’à mes “amis” », déclare cette adolescente, sans envisager le fait que ceux-ci peuvent transmettre ses confidences à d’autres correspondants et permettre ainsi une diffusion gigantesque du message. L’actualité nous apprend que des utilisateurs trop expansifs qui ne mesurent pas leurs déclarations se retrouvent sous le coup d’une accusation pour diffamation ou sont licenciés de leur poste.

Nous éprouvons tous le besoin de communiquer. Or la société actuelle ne le favorise guère. Il a vécu, le temps des veillées, des propos échangés au lavoir municipal ou au Café du Commerce. La flânerie ne fait plus partie d’un quotidien où manque de temps, stress, bousculade permanente, solitude et anonymat sont le lot de bien des gens. On se méfie de ses collègues. On ne connait plus ses voisins. Les petits magasins de quartier ont cédé la place aux grandes surfaces. On consulte sa banque en ligne. Aux informations demandées par téléphone, une voix de synthèse fournit des réponses préenregistrées.

Les réseaux sociaux numériques comblent une lacune. On n’est plus seul grâce à eux. Quelques « clics » suffisent pour établir le contact virtuel. Réellement ou en apparence, profond ou superficiel, il permet de se sentir entouré, écouté, compris.

L’envie de se dire peut exiger plus que la « conversation » des réseaux sociaux numériques ou les 140 caractères de Twitter. Le « blog » (ou « blogue ») offre son vaste espace à l’internaute désireux de s’épancher.

Parmi les écrivains de la Communauté française de Belgique, les « blogueurs » sont nombreux. Il en est qui font part de leur amertume ou, du moins, de leur désillusion : qu’il existe des centaines de milliers de « blogueurs » leur fait mesurer cruellement leur solitude. Car il ne suffit pas d’écrire, encore faut-il être lu.

D’autre part, on n’écrit pas n’importe comment. D’où la multiplication des ateliers d’écriture.

L’un de ceux que propose cet automne la Maison du Livre, à Bruxelles, est réservé au « récit de vie » : dix séances hebdomadaires de trois heures chacune, qui s’adressent aux adultes, et sont animées par un écrivain par ailleurs formateur et éditeur, Daniel Simon.

J’ai mené un entretien téléphonique avec Annemarie Trekker, sociologue, essayiste (critique littéraire), romancière et animatrice de « tables d’écriture en histoire de vie », qui vient de faire paraitre Écritures de l’intime, Le récit de soi face au regard de l’autre . Elle s’est spécialisée en ce domaine par intérêt personnel. A.Trekker considère qu’il y a interaction entre l’intime et le social, qu’il y a « en partie, dans notre intime, des phénomènes de la société », que l’on fait des transferts de sa vie dans des choix de sujets de travaux. C’est le cas pour son propre mémoire universitaire.

Récit de vie, phénomène d’aujourd’hui ? Notre société accorde une plus grande place à l’individu et à l’histoire familière de chacun. On a besoin de se dire pour voir clair en soi. On désire s’exprimer par écrit parce que l’on a des difficultés à communiquer par l’oral.

Comment « fonctionnent » ses tables d’écriture ? On part toujours d’un écrit. 15 jours s’écoulent entre la thématique proposée et le texte à amener. On s’exprime d’une autre manière que par la psychothérapie. L’écoute est bienveillante et les gens très respectueux. Des impératifs d’écriture ? Respecter les données du document de départ ; nécessité de remettre dans le contexte historique ; nécessité de vraisemblance des personnages. Bien sûr, le travail d’écriture a toute son importance.

Annemarie Trekker déclare que le blog permet de partager anonymement des choses difficiles à vivre, de sortir d’un isolement. Elle cite le cas d’une jeune femme qui connaissait une grossesse difficile et même très pénible. Savoir, par échanges sur blog, que d’autres femmes avaient vécu cette épreuve l’a beaucoup aidée.

Du «  blog » tenu sur ordinateur au « journal intime » publié tôt ou tard, le pas est aisé à franchir. Ce que j’ai fait. De même, le récit de vie travaillé en atelier d’écriture est parent, par la démarche, des Mémoires, Confessions et autobiographies rédigées par de grands noms de la littérature. Certes, du point de vue littéraire, la différence est énorme mais humainement, c’est un même désir – ou besoin – de fixer par écrit des évènements vécus, des figures rencontrées, des sentiments éprouvés…

Pour ne pas trop m’écarter du point de départ, je laisserai de côté les ouvrages autobiographiques rédigés longtemps après les faits qu’ils relatent. L’auteur a pris du recul. Le rôle de la mémoire, fidèle ou trompeuse, est devenu majeur. Je m’en tiendrai au récit mené au jour le jour.

Je tiens cependant à insister sur l’importance de la part de soi qui entre dans toute œuvre d’écrivain, qu’elle soit autobiographique ou de fiction, romanesque, poétique ou destinée au théâtre. Gaston Compère écrit, dans son Journal du quatuor : « Vos personnages vous en apprendront cent fois plus sur vous-même qu’un bataillon de psychanalystes. »

Dans son dernier ouvrage, Le palais des livres, Roger Grenier réserve un chapitre captivant à ce sujet. Intitulé Vie privée (pages 67-92), il concerne la projection de soi dans l’œuvre romanesque. Parlant de la pudeur observée par nombre d’auteurs, Grenier cite notamment Joseph Conrad, Gustave Flaubert – « L’artiste doit s’arranger de façon à faire croire à la postérité qu’il n’a pas vécu. » (p. 71) –, ou encore Julio Cortázar, parlant d’« autoportrait d’où l’artiste aurait eu l’élégance de se retirer » (p. 75). Grenier méprise la production des « auteurs d’un genre à la mode, baptisé en 1970 “autofiction” par Serge Doubrovsky, et qui a fini par rassembler la lie de ce que l’on trouve sur les étals des libraires. » (pages 78-79).

Il me semble évident que l’engouement pour l’autofiction tient également au lectorat : Catherine Cusset reçoit le Prix Goncourt des Lycéens 2008, Delphine de Vigan, le Prix Fnac 2011. « Exhibitionnisme et voyeurisme », me disait-on à propos de Facebook ? Un tel jugement convient aussi pour les dévoreurs de confidences publiées en volumes ou dans la presse, pour les téléspectateurs friands de téléréalité et d’émissions axées sur le déballage privé.

Citons quelques noms d’écrivains des XIXe et XXe siècles qui ont laissé un journal à la postérité : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), Edmond et Jules de Goncourt, Jules Renard, Paul Léautaud, Marcel Jouhandeau, André Gide, le dramaturge Jean-Luc Lagarce dont le Journal 1990-1995 a été publié aux Solitaires Intempestifs en 2008. J’y ajouterai l’autobiographie d’Hervé Guibert (1955-1991) parue un an avant sa mort : À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie.

Selon les circonstances, le caractère et la personnalité de l’auteur, le journal transmet un témoignage historique, social ainsi que le regard porté sur soi par l’écrivain : sévère ou complaisant, narcissique ou critique. Se montre-t-il moins discret sur lui-même dans son journal que dans ses autres œuvres ? Pour ce que j’ai pu lire, il me semble que non. André Gide donne bien plus de détails intimes dans Si le grain ne meurt que dans son Journal.

J’ai retenu trois exemples contemporains de pages de journal publiées presque immédiatement après qu’elles ont été écrites : deux parutions en revues, une en volume.

– France Bastia (née en 1936), romancière, critique, rédactrice en chef de la Revue générale, a repris dans cette publication mensuelle la chronique « Ce mois qui court… » qu’y a tenue jusqu’à son décès, Georges Sion. Ses notes datées de septembre sont donc lues en novembre.

Je lis régulièrement sa chronique. L’auteur y parle de son jardin, de l’actualité, des lettres reçues, de ses lectures, de ses échanges avec son mari ou ses proches, cite Montaigne, dont elle lit quelques pages tous les jours.

J’ai interrogé France Bastia. Elle tient un journal depuis très longtemps, pour le plaisir de l’écriture mais aussi parce qu’elle manque de mémoire. Auparavant son journal était intime, maintenant elle l’écrit moitié pour soi, moitié pour le lecteur en essayant qu’il y ait du sérieux, de l’amusant. Elle ne veut pas encombrer avec des choses personnelles, refuse donc tout élément strictement privé, comme toute indiscrétion concernant les autres. Limitée par le nombre de pages, elle ne publie en revue qu’une partie de ses notices ; le texte complet paraitra ensuite en volume (deux volumes publiés à ce jour).

Un passage : « Vendredi 20 mai. L’affaire Strauss-Kahn (qui a fait un moment descendre la bourse à New York… Que disais-je l’autre jour de ce bizarre balancier où se mélangent si curieusement des valeurs n’ayant rien à voir les unes avec les autres ?) continue à me hanter. Qui d’autre qu’un romancier – qui sait à quel point les personnages qu’il crée lui échappent pour mener leur vie propre – est plus à même de comprendre une destinée comme celle de DSK ? Personne n’est en mesure de jamais juger quiconque, car, que pouvons-nous comprendre des autres alors que nous savons à peine de quoi nous-mêmes sommes faits et de quoi nous sommes capables ? » La Revue générale, n° 6-7, juin-juillet 2011, p. 103.

– Hubert Nyssen : romancier, essayiste, poète, né à Bruxelles en 1925, établi en Provence en 1968 et naturalisé français, fondateur des éditions Actes Sud.

Des extraits de son Carnet ont paru de 2008 à 2011, dans plusieurs numéros de la revue trimestrielle Marginales, trois ou quatre mois après avoir été écrits. Nyssen parle de lui, de ce qu’il fait, lit, entend, écrit ; des amis qu’il reçoit ; de ses déplacements ; de sa santé (par exemple, son opération de la cataracte); du mistral, de la lumière… Pas d’indiscrétions. Les personnes vivantes sont généralement désignées par leur prénom.

Un passage : Extraits de septembre à novembre 2009, publiés dans le n°274, hiver 2009

«  Vendredi, 4 septembre 2009 – […] Marie-Christine Barrault est arrivée au mas ce soir en donnant comme toujours l’effervescente image du plaisir de vivre et du bonheur d’interpréter. Le mistral était sur ses talons et c’est sur la terrasse couverte que nous avons soupé en écoutant le récit qu’elle nous a fait de spectacles et de lectures qui dans sa vie s’enchainent l’un à l’autre à grand train. […] » (p. 131)

L’intégrale des carnets d’Hubert Nyssen : www.hubertnyssen.com/carnets.php

– Journal qui répond à une commande et sera publié en volume sitôt terminé : le Journal du quatuor (mai-octobre 1993) de Gaston Compère (1924-2008). Cette commande en double une autre : la composition d’un quatuor à cordes, demandé par Jean-Paul Dessy en novembre 1992, et dont la création est souhaitée pour mai 1994. Le livre paraitra en même temps.

Le journal relate visites d’amis, conversations, lectures, moments de composition musicale, réflexions. Il contient des « humeurs », des aphorismes, beaucoup de jeux de mots, pas mal de méchancetés. Elles traduisent la souffrance devant la stupidité mais certaines sont douloureuses à découvrir quand on devine qui elles visent. Pas de noms de famille, des noms inventés, des prénoms, parfois aisés à décoder.

Quelques brefs extraits : « À voir la barbe de Tchaïkovski, on devine sa musique » (p. 211). « L’enseignement secondaire. Secondaire justement parce que l’enseignement y est secondaire » (p.202). « La musique me met à l’abri de moi-même : de mon pessimisme amusé et de mes humeurs » (p. 107). « Il est une acception de la culture qui fait que l’expression culture de masse présente une contradiction dans les termes » (p.110).

– J’ai gardé pour la fin le journal le plus indiscret, qui est aussi le plus ancien de mes exemples. Écrit en « caractères secrets » (une sorte de sténographie), il ne fut déchiffré qu’un siècle et demi après sa rédaction. Il s’agit du Journal (1660-1669) de l’Anglais Samuel Pepys (1633-1703). La première édition parut en 1825, l’édition intégrale ((sauf quelques passages supprimés par pudeur), en 1893-1899. Au total, 3000 pages. L’édition que je possède (traduction française) ne contient que des extraits de cet ouvrage monumental .

Dans sa postface à Un homme obscur, Marguerite Yourcenar écrit : « […] Samuel Pepys, cet Anglais épris de musique de chambre, de vie domestique bien réglée et de passades libertines, qui fut non seulement comme on le sait de longue date, l’intelligent chroniqueur de Londres au XVIIe siècle, non seulement, comme on le sait depuis qu’on a sorti cette partie de son journal de la clandestinité, un précurseur en matière de totale franchise érotique, mais encore, et, si l’on peut dire, aux jours ouvrables, un efficace Lord de l’Amirauté. »

Secrétaire de l’Amirauté, président de la Royal Society, Pepys se révèle un remarquable chroniqueur de Londres au XVIIe et nous livre de lui-même, de sa vie de famille et de ses aventures galantes un portrait irrésistible :

Évènements historiques : le retour du Roi (Charles II) qui marque le début de la Restauration anglaise, l’exécution du Major Harrisson, un des signataires de l’arrêt de mort du roi Charles Ier, la grande peste (1665), puis l’incendie de Londres (1666) ;

Vie privée, mœurs : sa femme ronfle, ils font des emplettes, il rosse la servante, il sort se promener pour montrer son costume neuf ; lors d’un voyage, ils logent dans une auberge où les lits sont pleins de poux ; il brule – après l’avoir lu – un livre licencieux, afin qu’on ne le trouve pas dans sa bibliothèque ;

Vie très privée : des détails relatifs à sa santé : effets très réussis d’un clystère ; le matin, il se lève puis « fait de l’eau » ; il « folâtre » avec sa femme ; il a envie de la servante mais n’ose pas s’aventurer de peur qu’elle soit honnête et aille raconter ses tentatives à sa femme ; il se couche en «imaginant s’ébattre avec » Mlle Stuart le 13 juillet, avec la reine le 15 juillet ; il couche plus souvent et mieux avec sa femme depuis que l’on a chassé Deb, la jeune fille de compagnie…

Ses ébats avec Deb, la femme ou la fille de tel et tel, sont mentionnés en un sabir personnel, mêlant divers langues vivantes et latin. Exemples :

« Après souper, ma femme se mit à lire un ouvrage ridicule que j’ai acheté aujourd’hui, sur la Compagnie des Tailleurs, pendant que Deb me peignait les cheveux et que je toker her with my main par très grand plaisir. » (p. 277)

« Cet après-midi, j’eus l’occasion para jouer avec Peg Pen tokendo ses mamelles et baisando elle being sola in the casa of her pater and she fort willing ». (p. 241)



J’en termine, mais ce n’est pas une conclusion. Chacun éprouve, à de certains moments, le désir, et peut-être le besoin, de s’épancher. Les réseaux sociaux numériques le permettent au plus grand nombre. Pour beaucoup de gens, se créer de nouveaux amis sur la Toile fait chaud au cœur. Pour autant que l’on respecte l’autre et soi-même, que l’on sache ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, il n’y a là que de quoi se réjouir. Les outils d’aujourd’hui sont prodigieux mais je reconnais n’avoir en eux qu’une foi raisonnable.

Ce texte applique les rectifications orthographiques de 1990.




 

Accréditation OING Francophonie

Sommaire des Actes de la XXIVe Biennale

Livre XXIV : La diversité linguistique et culturelle sur les réseaux sociaux de l’univers numérique. L’Estonie, l’Europe, la Francophonie. 2011


Sommaire

Comité d’honneur

Programme des travaux

Allocution d’ouverture de M. Roland Eluerd

Vœux de la XXIVe Biennale

Vœux de la XXIVe Biennale en estonien


Actes de la XXIVe Biennale, Tallinn, 16-17 septembre 2011

M. Thibault GROUAS

M. Ivan MOMTCHEV

Mme Cheryl TOMAN

Mme Line SOMMANT

Mme Claire-Anne MAGNÈS

Mme Kaï PATA

M. Serge PROULX

M. Alain VUILLEMIN

Mme Triinu TAMM

Mme Aleksandra LJALIKOVA


Actes du 5e Colloque international de la Biennale de la langue française, Paris, 30 mars 2012

Programme du colloque

Compte-rendu

M. Olivier SAGNA

M. Thibault GROUAS

Mme Adrienne ALIX


Livre XXIV : La diversité linguistique et culturelle sur les réseaux sociaux

de l’univers numérique. L’Estonie, l’Europe, la Francophonie.

2011




Les Actes de la XXIVe Biennale



Sommaire


Comité d’honneur

Programme des travaux

Allocution d’ouverture de M. Roland Eluerd

Vœux de la XXIVe Biennale

Vœux de la XXIVe Biennale en estonien


Actes de la XXIVe Biennale, Tallinn, 16-17 septembre 2011

M. Thibault GROUAS

M. Yvan MOMTCHEV

Mme Cheryl TOMAN

Mme Line SOMMANT

Mme Claire-Anne MAGNÈS

Mme Kaï PATA

M. Serge PROULX

M. Alain VUILLEMIN

Mme Triinu TAMM

Mme Aleksandra LJALIKOVA


Actes du 5e Colloque international de la Biennale de la langue française, Paris, 30 mars 2012

Programme du colloque

Compte-rendu

M. Olivier SAGNA

M. Thibault GROUAS

Mme Adrienne ALIX


A la Une

« La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d’un épanouissement sans cesse en progrès. »

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d’Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, Éditions de Fallois, 1998, p. 93