Compte-rendu du 5e Colloque international de la biennale de la langue française

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Le 5e Colloque international de la biennale de la langue française (événement associé au Forum mondial de la langue française Québec 2012) s'est tenu le vendredi 30 mars 2012 de 10h à 13h à la Délégation générale Wallonie-Bruxelles, 274 bd St Germain, 75007 Paris avec pour sujet  Place, usages et variantes du français dans l'internet collaboratif.




Biennale de la langue française

5e Colloque international

Événement associé au Forum mondial de la langue française Québec 2012


Vendredi 30 mars 2012


Délégation générale Wallonie-Bruxelles

274, boulevard Saint-Germain — Paris 7e



Place, usages et variantes du français sur l’internet collaboratif.


            Depuis plusieurs années déjà, la Biennale de la langue française est attentive à l’univers numérique et aux conséquences qu’il peut avoir sur les pratiques et les usages de la langue française, de l’enseignement à la publication, des emplois ordinaires à la Recherche.

            Les conférences et les débats du 5e Colloque international de la langue française ont poursuivi le travail engagé par la Biennale depuis son 4e Colloque, réuni en 2010 sur le thème « Les réseaux sociaux numériques : des mondes ? des outils ? », et par la 24e Biennale, réunie à TALLIN, en 2011, sur le thème « La diversité culturelle et linguistique sur les réseaux sociaux de l’univers numérique ».


M. Jean-Alain HERNANDEZ, ingénieur général des mines, ancien professeur d'informatique à Télécom ParisTech, à l'ENSAE ParisTech et président d'honneur de l'association des informaticiens de langue française (AILF), a traité des « formes de l'internet collaboratif ». Après avoir présenté ces diverses formes, qui correspondent à « l’intrusion des internautes » sur Internet, il a situé quelques-uns des défis du web 2.0. Qui contrôlera demain l’entrée sur Internet ? Quelles dispositions prendre pour aborder la révolution informatique qui se présente, celle du déluge des données disponibles, celle des « masses de données (big data) » ? Révolution d’où procèderont de nouvelles manières de traiter les savoirs, c’est-à-dire de les stocker, de les classer, de les enseigner…

M. Serge PROULX, professeur titulaire à l’université du Québec à Montréal, et professeur associé à Télécom ParisTech, Paris, a montré les « limites et possibilités » de cet internet collaboratif. Plutôt que de web 2.0, Serge Proulx parle de « web social ». En parcourant les divers fonctionnements de ce web, il pointe les différences entre le paradigme de la connaissance scientifique et le paradigme de Wikipédia quant à la neutralité des points de vue, la place des opinions, la place des théories nouvelles, etc.

M. Olivier SAGNA, professeur à l’université Cheik Anta Diop à Dakar, est intervenu lui aussi sur l’intérêt et les limites de l’internet collaboratif, mais en traitant plus spécifiquement de la place des « langues africaines sur Wikipedia ». Ce que soulignent les chiffres, ce sont les écarts parfois considérables entre le nombre des locuteurs et le nombre des articles publiés dans une langue. Outre les problèmes techniques et culturels d’accessibilité au réseau, cet écart est particulièrement défavorable aux langues dont les millions de locuteurs sont répartis sur plusieurs États, alors que les langues qui ont un statut de langue nationale acquièrent une meilleure visibilité. De ce fait, ce sont des centaines de langues et des dizaines de millions de locuteurs qui semblent ne pas exister.

Mme Adrienne ALIX, directrice des programmes de Wikimédia France, a apporté au colloque l’expertise Wikimedia et fait un lien direct avec l’expertise de la Biennale en traitant de « la place du français sur les projets Wikimédia (Québec, Belgique, Suisse, France, Afrique, etc.) ». Elle insiste d’abord sur l’appellation « projet d’encyclopédie » pour distinguer l’entreprise encyclopédique Wiki des ouvrages imprimés auxquels on met un jour un point final. Puis elle dresse un tableau des communautés linguistiques présentes sur Wikimédia pour rappeler que le français occupe la 3e place, qu’il est donc relativement plus dynamique sur Wikipédia, Wikitionary ou Wikisource que sur Internet. Elle regrette que les francophones ne soient pas plus présents et les réflexions échangées avec M. Olivier Sagna laissent prévoir de futures collaborations dont la Biennale se réjouit d’avoir pu les faciliter.

M. Thibault GROUAS, chargé de mission (Langues et numérique) à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, Paris, a abordé la question de « la langue française et des langues de France sur les outils collaboratif ». Il expose les contributions de la Délégation à Wikimédia et présente tous les outils collaboratifs liés à cette même Délégation. Directement, comme le site Franceterme, déjà bien connu. Mais aussi TLHUB, plateforme participative de traduction et IFVerso (IF pour Institut français) consacré aux œuvres françaises traduites en langues étrangères.


Le public, où plusieurs institutions étaient représentées (OIF, AUF, OEP, DGLFLF, Fichier français de Berne), avait un caractère « international » aussi net que pour les participants.


Les textes seront placés sur le site de la Biennale dans les meilleurs délais.




La Biennale de la langue française remercie

la Délégation générale Wallonie-Bruxelles,

l’Organisation internationale de la Francophonie,

la Délégation générale à la langue française et aux langues de France

et Wikimédia France.