Colloque 2004 sous le haut patronage de Monsieur Abdou DIOUF, Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie

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Salle des Actes de l'Université de Paris Sorbonne, samedi 2 octobre 2004, 9h30

"L'intraduisible, ou la nécessité du plurilinguisme".


Intervenants :
Mme Françoise WUILMART, professeur à l'Institut supérieur de traducteurs et interprètes de la Communauté française de Belgique (I.S.T.I.), fondatrice et directrice du Collège européen de traducteurs littéraires de Seneffe, présidente d'honneur de l'Association pour le rayonnement des langues européennes (A.R.L.E.).
"La langue inhospitalière"

MM. Michel BUTTIENS, Office des traducteurs, terminologues et interprètes du Québec.
"Intraduisible n'est pas français"

François MATHIEU, ancien président de l'Association des traducteurs littéraires de France (A.T.L.F.).
"Le traducteur d'un poème écrit le poème du poème"

Barnabé MENSAH, traducteur et interprète langue gen du Bénin, doctorant à l'INALCO.
"Traduction ou transculturation"




Toute traduction comporte une perte ou, ce qui est pire, une modification de l'information.L'art du traducteur, car c'est un art, est de transporter d'une langue dans une autre le texte, son contenu explicite mais aussi tout ce qui est connoté, tout ce qui est lisible entre les lignes, jusqu'à l'indicible même ... D'un côté la traduction aussi littérale que possible, de l'autre la traduction qui saisit l'esprit du texte ... les périls et les réussites attendent le traducteur des deux côtés.

Dans les affaires du monde, il semble qu'on se soucie moins de ces périls. On accepte comme allant de soi l'idée qu'il puisse exister une langue transparente capable de traduire toutes les autres sans perte essentielle d'information.

Cette idée est linguistiquement, scientifiquement fausse. Toute langue est un filtre, une manière de concevoir le monde. Aucune langue ne voit le monde "comme il est". S'en remettre à une langue, c'est s'en remettre à sa manière de comprendre le monde.C'est souvent enrichissant. Ce peut être utile. Ce peut être dommageable.
Mais ce n'est jamais sans risque pour la démocratie et la diversité des cultures.