Sous le Haut Patronage de S.E. Maître Abdoulaye WADE, Président de la République,
la XXIIe biennale de la langue française s'est tenue à Dakar du 4 au 6 novembre 2007 et a eu pour thème La diversité linguistique dans les sciences et les techniques
Compte rendu
Placée sous le haut patronage de S.E. Maître Abdoulaye WADE,
Président de la République du Sénégal, la 22e Biennale de la langue
française a réuni près de 300 participants venus du Sénégal, de
Belgique, du Burkina Faso, du Canada (Québec, Ontario, Nouveau
Brunswick), de France, de Norvège, de Roumanie et de Tunisie.
Le docteur Mamadou MAKALOU, ministre des Langues nationales et de la
Francophonie, a ouvert les travaux et a tenu à féliciter les
biennalistes lors de la séance de clôture. Les travaux y ont été
déclarés clos par Monsieur Mame Birame DIOUF, ministre de la Culture et
du Patrimoine historique classé, qui a rappelé qu'il avait accompagné le
Président Léopold Sédar SENGHOR à la Biennale de Lisbonne en 1983, et
participé aux Biennales de Québec, en 1989, puis de Lafayette, en 1991.
S.E. Madame Mame Fatim GUEYE, représentante personnelle du chef de
l’État auprès de la Francophonie, a reçu les biennalistes et a adressé
un message. Le message de Monsieur Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d’État
chargé de la Coopération et de la Francophonie, a été lu par Monsieur
Jean-Luc LE BRAS, chef du Service de coopération et d’action culturelle à
l’ambassade de France, et le message de l’honorable Josée VERNER,
ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues
officielles, par S.E. Monsieur Jean-Pierre BOLDUC, ambassadeur du
Canada.
***
Dans le prolongement du colloque international organisé en Sorbonne,
en décembre 2006, les travaux ont souligné l'indivisibilité de la
culture. Elle ne peut opposer les arts aux sciences, les lettres aux
techniques. Tout ce qui contribue à cette division, dans les cursus
scolaires comme dans les manières de penser ou d'agir doit être
combattu.
Il ne s'agit pas là de plaider pour un utopique savoir universel,
mais de rappeler que les sciences demandent de l'imagination comme les
lettres demandent de la rigueur, et que la rigueur scientifique s'exerce
dès l'école dans l'analyse grammaticale de sa langue.
Refuser cette division de la culture, c'est également souligner que
les élèves et les étudiants ont le droit d'apprendre les sciences dans
leurs langues, et que, si les chercheurs peuvent certes publier leurs
travaux dans une langue internationale, il importe de les encourager et
de les aider à les publier dans leurs langues.
Les choix que doivent faire les démocraties modernes demandent en
effet que les citoyens disposent, dans leurs langues, d'une information
scientifique et technique rigoureuse et bien vulgarisée.
La diversité linguistique dans les sciences et les techniques est
donc un enjeu fondamental. Quand les chercheurs s'enferment dans une
langue internationale unique, ils négligent le fait qu'il n'y a pas de
langue neutre mais que toute langue relève d'une puissance politique,
économique et culturelle.
Plus grave peut-être, ils réduisent le champ des interrogations et
des recherches parce qu'ils renoncent à « penser » les sciences dans
leurs langues.
Un mot est revenu au long des travaux : responsabilité. Il a été
accompagné de deux adjectifs : collective et individuelle. Les exemples
concrets n'ont pas manqué. Qu'ils concernent les langues nationales du
Sénégal, les minorités francophones de l'Ontario, le français au Québec
ou le partenariat entre le français et les langues africaines, ils sont
autant de leçons pour l'avenir de la Francophonie.
Les vœux adoptés par la 22e Biennale de la langue française
reprennent ces objectifs, et le souhait d'une plus libre circulation,
conditionnelle et contrôlée, dans l'espace francophone pour ceux qui
contribuent à la richesse scientifique, économique, artistique et
linguistique de la Francophonie.
***
Présidée par le docteur Mamadou MAKALOU, la traditionnelle soirée de
poésie francophone s'est déroulée au théâtre Daniel Sorano. Plusieurs
poètes ont pu lire leurs œuvres ou être lus par différents biennalistes.
Les participants ont également admiré les danses et les musiques du
Sénégal.
Ce soir-là, le poète sénégalais Amadou Lamine SALL a pu dire :
« La Biennale de la langue française garde la langue française en éveil.
« Elle en fait un questionnement permanent et lucide. Elle en fait une brûlure. »
Vœux adoptés par la 22e Biennale de la langue française
Dakar, du 4 au 6 novembre 2007
Premier vœu.
Considérant que la diversité culturelle, linguistique et intellectuelle inclut les sciences et les techniques,
la 22e Biennale de la langue française souligne la nécessité de
maintenir les liens entre la recherche et les langues maternelles ou de
communication à tous les niveaux de l'éducation et de la formation,
ainsi que dans les rencontres internationales, et qu'il s'agit de
domaines qui permettent un partenariat efficace entre les langues
africaines et le français.
Deuxième vœu.
Considérant que la culture ne peut opposer les arts et les sciences
et qu'il serait dangereux que la communauté scientifique se coupe des
peuples,
la 22e Biennale de la langue française souligne la nécessité de
promouvoir les publications scientifiques, les articles de presse écrite
ou audiovisuelle et les sites Internet qui permettent aux peuples
d'accéder dans leurs langues à une information scientifique rigoureuse
nécessaire pour l'exercice de la démocratie.
Troisième vœu.
Considérant la rigueur indispensable à la pratique des sciences,
la 22e Biennale de la langue française rappelle que les enfants
acquièrent d'abord cette rigueur dans l'analyse de leur langue et
souligne l'utilité de cette analyse dès les premières années de l'école.
Quatrième vœu.
Considérant que la liberté de circuler est un élément fondamental du développement de la Francophonie,
la 22e Biennale de la langue française souhaite que cette liberté
soit favorisée, tout en étant conditionnelle et contrôlée, et puisse
trouver des applications concrètes, par exemple dans le projet de
l'Alliance francophone d'établissement d'un visa francophone permettant
une circulation plus libre dans l'espace de la Francophonie pour les
créateurs de richesses culturelles et économiques (étudiants,
professeurs, artistes, chercheurs, ingénieurs, syndicalistes, hommes
d'affaires, etc.).
Ces vœux seront repris sur le site de la Biennale et dans ses
publications en français et dans plusieurs des langues nationales du
Sénégal.
COMITE DE PARRAINAGE
Leurs Excellences
Mesdames et Messieurs
Moustapha SOURANG, ministre de l’Éducation
Mame Birame DIOUF, ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé
Mamadou MAKALOU, ministre des Langues nationales et de la Francophonie
Josée VERNER, ministre du Patrimoine canadien, de la Condition féminine et des Langues officielles
Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie
Mame Fatim GUEYE, directrice adjointe du cabinet du Président de la
République, représentante personnelle du Chef de l’État au Haut Conseil
de la Francophonie, secrétaire générale de la Commission nationale pour
la Francophonie
Jean-Christophe RUFIN, ambassadeur de France au Sénégal
Jean-Pierre BOLDUC, ambassadeur du Canada au Sénégal
Pierre HAZETTE, délégué de la Communauté française de Belgique
Pierre BÉDIER, président du Conseil général des Yvelines, Versailles
Jacques LEGENDRE, sénateur, secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie
Clément DUHAIME, administrateur de l’O.I.F.
Xavier NORTH, délégué général à la langue française et aux langues de France
Laurent LAFFORGUE de l’Académie des Sciences
Michel BERGERON, directeur de la science à l’Organisation des États américains
Abdou Salam SALL, recteur de l’Université Cheick Anta Diop
Mary Teuw NIANE, recteur de l’Université Gaston Berger
Jacques TREFFEL, président de l'Association des membres de l'Ordre des Palmes académiques
Monique IMBO, présidente de la section AMOPA du Sénégal
Moussa DAFF, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, membre du Haut Conseil de la Francophonie
Francis JUTAND, directeur scientifique au GET (Groupe des écoles des télécommunication), Paris
Paul SABOURIN, ancien président du Cercle Richelieu Senghor de Paris
PROGRAMME DES CONFÉRENCES
Dimanche 4 novembre
9 h - 10 h 30
Présidence : Jean-Luc LE BRAS, chef du service de Coopération et d’Action culturelle à l’ambassade de France au Sénégal.
Alain LANDRY, directeur général Fondation Baxter et Alma Ricard,
Ottawa, ancien membre du Haut Conseil de la Francophonie, ancien
vice-président de la Biennale de la langue française. Le français, langue africaine et langue internationale.
Moussa DAFF, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, membre du
Haut Conseil de la Francophonie ; texte lu et commenté par Aliou Ngoné
SECK, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, département
universitaire de Lettres modernes. Vers une démarche méthodologique
de didactique convergente dans l’enseignement bilingue en francophonie
africaine : cas du partenariat didactique français / wolof.
Mariana PERISANU, vice-présidente de la Ligue de coopération
culturelle et scientifique France-Roumanie, membre fondateur de
l’Association roumaine des professeurs de français, maître de conférence
à l’Académie d’études économiques de Bucarest et à l’Institut français.
Le français, vecteur de modernité en Roumanie et au Sénégal.
11 h - 12 h 30
Présidence : Ridha MEZGHANI, avocat à la Cour de Cassation, professeur à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de Tunis
Théodore KONSEIGA, chargé de communication à l’Office national des télécommunications ONATEL, Ouagadougou. Le contexte d’utilisation du français dans les sciences et les techniques en Afrique.
Sylvie LAMOUREUX, CRSH chercheure postdoctorale à l’Université de
Toronto, Ontario Institute for Studies in Education, Centre de
recherches en éducation franco-ontarienne . Francophones
minoritaires, accès aux études postsecondaires, politiques linguistiques
et capacité à choisir le français comme langue scientifique.
15 h - 16 h 30
Présidence : Line SOMMANT, docteur en linguistique, vice-présidente de la Biennale de la langue française
Monique CORMIER, membre de la Société royale du Canada, professeure
titulaire à l’Université de Montréal, département de linguistique et de
traduction. La diversité linguistique : une responsabilité collective et individuelle.
José ORTÉGA, responsable de la Francophonie au département Action internationale, Cité des sciences et de l’industrie, Paris. Nouveaux enjeux de la culture scientifique et technique.
Lundi 5 novembre
9 h - 10 h 30
Présidence : S.E. Monsieur Jean-Pierre BOLDUC, ambassadeur du Canada.
Mame Sow DIOUF, professeur titulaire de grec à l’Université Cheikh Anta Diop. Prépondérance linguistique dans les sciences et les techniques : l’exemple de la médecine.
Jean-Alain HERNANDEZ, chargé de l’édition scientifique au GET
(Groupe des écoles des télécommunications), directeur de la revue
Annales des télécommunications, secrétaire général de la Commission de
terminologie et de néologie des communications électroniques et des
activités postales, président d’honneur de l’Association des
informaticiens de langue française (AILF). Nouvelles technologies pour la promotion de la diversité linguistique et culturelle.
Joseph-Yvon THÉRIAULT, professeur à l’Université d’Ottawa, titulaire
de la chaire de recherche Identité et francophonie, président de la
Biennale Amérique de la langue française, vice-président de la Biennale
de la langue française. La visée universelle de la science et la particularité des langues.
11 h - 12 h 30
Présidence : Pierre HAZETTE, sénateur honoraire, ancien ministre, délégué de la Communauté française de Belgique.
Claire-Anne MAGNÈS, ancienne rédactrice en chef de Francophonie
vivante, journaliste de la presse périodique (langue et littérature),
Communauté française Wallonie-Bruxelles. Parler de sciences au grand public.
Jacqueline PICOCHE, professeur honoraire à l’Université d’Amiens. La terminologie avant la terminologie.
15 h - 16 h 30
Présidence : Moustapha TAMBADOU, premier conseiller près Monsieur le
Ministre de la Culture, membre du Comité d’honneur de la Biennale de la
langue française
Alain VUILLEMIN, professeur de Littérature comparée à l’Université
d’Artois, Arras, directeur du Centre d’Étude et de Recherches sur les
Textes Électroniques Littéraires (CERTEL), membre du bureau national de
l’AMOPA. Des Amériques aux pays d’Europe centrale et orientale, la poésie symboliste et néo-symboliste d’expression française.
Jacques CHEVRIER, professeur émérite à l’Université de Paris
Sorbonne, ancien directeur du Centre international d’études
francophones, président de l’Association des écrivains de langue
française (ADELF). Des sciences exactes à la littérature : parcours paradoxaux de quelques écrivains africains contemporains.
Soirée de poésie internationale avec le Ballet et l’Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre national Daniel Sorano
Mardi 6 novembre
9 h - 10 h 30
Présidence : Annick D’ALMEIDA-AGBOJAN, responsable de projet à l’O.I.F., Langue française, diversité culturelle et linguistique
Amadou Lamine SALL, président de la Maison africaine de la poésie internationale (MAPI), Dakar. Le français face aux défis du 21e siècle.
11 h - 12 h 30
Présidence : Monique IMBO, présidente de la section AMOPA
(Association des médaillés dans l’ordre des Palmes académiques) du
Sénégal
Amadou M. CAMARRA, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop,
Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation. Un exemple d’interface entre connaissances scientifiques et usagers courants : prévention du vih-sida, la part de l’école.
Abdoulaye Racine SENGHOR, Conseiller d’État du Sénégal, secrétaire
exécutif du projet ARCHES (Appui aux Recherches sur la Contextualisation
et l’Harmonisation des Enseignements Secondaires), participe à la mise
en place du réseau africain AFSEDNet, avec l’UNESCO et la Banque
mondiale. Langues africaines, savoir et modernité.
15 h : séance solennelle de clôture, vœux de la XXIIe Biennale de la langue française.
16 h : Cocktail de clôture
REMERCIEMENTS
La Biennale de la langue française remercie les personnes et les
institutions qui ont aidé à l’organisation de la Biennale de Dakar
GOUVERNEMENT DU SÉNÉGAL
COMMISSION NATIONALE POUR LA FRANCOPHONIE
ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE
MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN, DE LA CONDITION FÉMININE ET DES LANGUES OFFICIELLES
MINISTÈRE DE LA CULTURE DÉLÉGATION GÉNÉRALE À LA LANGUE FRANÇAISE ET AUX LANGUES DE FRANCE
COMMUNAUTÉ WALLONIE BRUXELLES
COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE BELGIQUE
AMBASSADE DE FRANCE
AMBASSADE DU CANADA
MAISON AFRICAINE DE LA POÉSIE INTERNATIONALE
CONSEIL GÉNÉRAL DES YVELINES