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Allocution de M. Henri REVOL
Sénateur du parlement français


Roland Eluerd

Parmi les personnes qui se sont jointes à nous pour cette biennale, Monsieur le sénateur Revol, président du groupe parlementaire France-Roumanie, est pour nous le gage de l'intérêt que l'on peut porter à nos travaux, intérêt pour nos travaux passés, présents, et futurs. C'est dire à quel point votre présence nous importe, Monsieur le sénateur.


Henri Revol

Permettez-moi d'abord, Monsieur le président, de vous remercier de votre invitation à participer en tant que représentant du parlement français à cette biennale 95 de la langue française. C'est pour moi un grand honneur et un grand plaisir.

Un grand honneur, car par ma présence j'ai l'occasion, au nom du parlement, de saluer l’œuvre qu'a accomplie votre association et tous ses membres éminents au profit de la langue française et de son rayonnement dans le monde.

Un grand plaisir, car je suis très heureux de retrouver un pays que j'ai découvert il y a cinq années lorsque j'y suis venu pour la première fois en tant que parlementaire français, au lendemain de sa révolution, comme observateur invité à l'occasion des premières élections libres de 1990 dans ce pays. A cette occasion quels ne furent pas ma surprise et mon émerveillement, lorsque, prenant contact avec les responsables des diverses formations politiques naissantes, j'y rencontrai des interlocuteurs s'exprimant dans ma langue maternelle avec une parfaite maîtrise, certains d'entre eux n'ayant même pas visité la France.

Soyez donc félicité, Monsieur le président, d'avoir choisi Bucarest et la Roumanie, si chers à notre coeur de Français, comme siège de cette biennale. Soyez félicité également pour avoir choisi ce thème de réflexion sur les autoroutes de l'information. Il est temps pour la langue française d'affirmer son existence et sa place dans les files de circulation sur ces voies du futur.

Technicien de formation, j'aime à suivre quelque peu les compétitions du sport automobile devant l'écran de mon poste de télévision. Vous dirais-je combien j'ai été choqué il y a quelques semaines, lors de la retransmission du grand prix de France de formule 1, qui avait lieu, qui plus est, dans ma région, la Bourgogne, retransmission effectuée par notre grande chaîne TF1, d'entendre, certes, le commentateur s'exprimer - en français, c'était la moindre des choses -, mais de voir apparaître en bas de l'écran, comme c'est maintenant la mode dans ce genre d'épreuves, le bandeau technique, où on vous donne toutes les informations sur la course, en anglais. Prenons garde à préserver l'usage de la langue française dans les nouveaux supports de communication que le progrès technique développe à grande vitesse.

Merci aux biennalistes de tirer la sonnette d'alarme afin que soient trouvés la volonté d'une part et les moyens d'autre part sur ces nouveaux chemins de l'information, de conserver à la langue française sa place de vecteur privilégié des valeurs d'humanisme qui fondent, comme le dit si bien Mme Jeanne Ogée dans le petit document qui accompagne les documents de cette biennale, l'Europe d'hier, d'aujourd'hui et espérons-le de demain, avec toute la francophonie.

Je souhaite à toutes et à tous de fructueux travaux.