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Frédérique PÉAUD
Professeur en documentation au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis)

Multimédia et Internet dans un centre de documentation et d’information



L’expérimentation nationale sur Internet



Professeur en documentation, j’ai la responsabilité d’un centre de documentation et d’information (CDI) comme il en existe dans la grande majorité des collèges et lycées de l’Éducation nationale.

Le lycée Eugène-Delacroix de Drancy, en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, accueille 2000 élèves et 200 professeurs et a le label « sensible » en raison de son implantation dans une banlieue difficile où les problèmes sociaux sont nombreux. La francophonie y est une réalité quotidienne, car si l’enseignement se fait en français on trouve environ 25 nationalités donc presque autant de langues maternelles auxquelles on peut rajouter “le parler de la banlieue”. Malgré cet environnement, ou plutôt en raison même de cela, l’équipe pédagogique s’est tournée vers les nouvelles technologies de la communication et de l’information (NTIC).

La rénovation de l’établissement a permis l’installation d’un réseau informatique pédagogique important puisque, sur les 300 ordinateurs présents dans le lycée, une bonne centaine sont reliés en un réseau intranet et peuvent accéder à un modem permettant la consultation simultanée d’Internet ou du Minitel.

Le CDI est l‘un des points névralgiques de ce réseau : sa base documentaire est informatisée et consultable à distance, on peut charger sur le réseau des cédéroms ou des cassettes vidéo ou encore s’initier à la recherche documentaire informatisée.

Le lycée s’est impliqué dans l’expérimentation nationale sur Internet dont les objectifs étaient les suivants :

L’expérimentation, qui de 1994 à 1996 a concerné 13 académies, est maintenant généralisée à l’ensemble du territoire avec, en gros, les mêmes objectifs. Autour de l’an 2000 ce seront ainsi les 7850 établissements publics du second degré et un nombre significatif des 50 000 écoles primaires qui seront connectées à Internet.



Les services disponibles sur Internet

Le travail accompli depuis bientôt trois ans dans ces académies mais aussi dans le monde entier permet aux enseignants d’avoir à disposition sur le réseau Internet un grand nombre d’outils ou de références.

Pour les documentalistes, les serveurs des académies proposent tous de nombreux services comme :

Les enseignants peuvent ainsi échanger des séquences pédagogiques et en construire de nouvelles en collaboration avec des collègues éloignés géographiquement (par exemple des professeurs qui se trouveraient isolés dans leur établissement).

Les serveurs des académies sont aussi des supports de diffusion des productions des élèves, piste déjà bien explorée par des classes primaires isolées en milieu rural ou en montagne (ce sont les expériences de Piquecos, des écoles du Vercors,...).

Se faire connaître, échanger des vues avec d’autres élèves sur un thème, un livre,... mais aussi réaliser des productions en commun : ce peut être un projet de cédérom, ou encore de voyage (classe méditerranéenne en Corse...). Pour notre part, nous avons étudié avec les élèves la transformation urbaine de la Plaine Saint-Denis. En effet la construction du Stade de France a complètement bouleversé l’urbanisme de cette banlieue industrieuse de Paris en un espace où s’installent désormais des entreprises de services.



Un travail coopératif

Le multimédia se prête bien à la production de documents. La puissance des outils informatiques et la convivialité de plus en plus grande des logiciels permettent à tous, des élèves du premier degré jusqu’aux enseignants, de produire, de diffuser et d’échanger sur le réseau Internet.

Nous assistons au développement du travail coopératif entre des élèves qui n’appartiennent pas à la même classe, à la même école, au même pays. De même les enseignants enrichissent ainsi leurs pratiques pédagogiques en échangeant, en partageant des ressources disponibles sur les réseaux.

Le CDI, en tant que médiathèque et lieu pédagogique, joue un rôle important dans ces nouveaux processus. Les nouvelles méthodes et les nouveaux outils qui y sont élaborés permettront d’améliorer partout dans le monde la diffusion du français et des cultures qui s’y rattachent.