Anne PERRIER
Née en 1922 à Lausanne, où elle réside toujours. Dans " Une transaction secrète ", Philippe Jaccottet a consacré plusieurs pages à celle qu'il qualifie de " L'écouteuse, à l'écart " il lui reconnaît un " toucher poétique exceptionnel ".
Bibliographie :
- Selon la nuit, Ed. Les Amis du Livres, 1952.
- Pour un Vitrail, Ed. Pierre Seghers, 1955.
- Le Voyage, Ed. La Bacconnière, 1958.
- Le Petit Pré, Ed. Payot, 1960.
- Le Temps est mort, Ed. Payot, 1967.
- Lettres perdues, Ed. Payot, 1971.
- Feu les Oiseaux, Ed. Payot, 1975.
- Le livre d'Ophélie, Ed. Payot, 1979.
- Les Noms de l'Arbre, Ed. Empreintes, 1989.
- Poésie 1960-1979, L'Age d'Homme, 1982.
- Le joueur de flûte, Ed. Empreintes, 1994.
- Champ libre, Ed. Raymond Meyer, 1998.
- L'unique jardin, Bernard Blatter éditeur, Montreux, 1999.
- La voie nomade, Editions Zoé, 2000.
Poèmes extraits de " La voie nomade "
" Est-ce la terre qui s'éloigne
Où l'horizon qui se rapproche
On ne saurait jamais dans ces grandes distances
Tenir la mesure
De ce qu'on perd ou ce qu'on gagne "
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" Le prochain puits
Me rendra-t-il en tremblant mon visage
Immortel
Ou seulement l'appel sauvage
Et fou qui plonge dans sa nuit
Comme un glaive "
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" Et pour guider la marche
Une cage une tombe
D'oiseaux désenchantés
Leur voix mises à prix
Dans la forêt en cendre s'est tue
O compagnon d'errance
Et de ciel "
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" L'âme bleuie de froid
Quelle surprise pour la mort
Qui l'ouvrira
D'y trouver la fraîcheur
De la figue mûre "
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" Si je pouvais glisser mon ombre
Dans la lumière immobile
Et passer en des mots
Qui ne soient plus qu'allègement
Et envol d'amandiers "
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" Ce n'est pas
Au moment de mourir tous les cris
Déchirants de la terre que j'emporterai
Toutes les larmes non
Mais ce rire d'enfant comme un chevreuil
Qui traverse la foudre "
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" Si nous devons tomber
Que ce soit d'une même chute
Etincelants
Et brefs comme l'oiseau
L'arbre
La foudre "
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" Pour tout bagage
Pour tout péage
Cet air de flûte qui chancelle d'un silence
A l'autre "
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" La solitude
Cette broussaille désolée
Du cœur
D'où monte à la fin du jour
Une salve de colibris "
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" En vain chercherons-nous sur le rivage
Une demeure
Nous ne sommes que de passage
Et glissons sur un fleuve à la gorge ouverte
Entre les astres "
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" Le poète chassé du monde
Pour ses yeux trop bleus
Pour ses chevaux d'ivoire
Qui arpentent le crépuscule
Pour son orgue de barbarie
Encastré dans la mort"
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" Ne me retenez pas si
Au détour du chemin
Tout à coup
Emportée vers les sources du jour
J'escalade le chant du merle "
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" La seule tristesse
C'est de savoir que les jours s'ouvriront
Comme des lys au fond du temps
Que l'amour dans le cœur de l'homme
Continuera de déployer
Ses roseraies
Que la beauté comme naguère
Embaumera les pas du voyageur
Et que sous tant de fleurs
J'aurai les yeux remplis de terre "