Biennale de la Langue Française

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De l’influence des racines germaniques sur la langue française

Line Sommant, Docteur en linguistique française, ex-Professeur associée à l’Université des Cultures, Paris 3-Sorbonne nouvelle


Au départ, la Gaule a pour langue le gaulois (autrefois appelée gallique), appartenant au groupe celtique continental, utilisée par les Gaulois. La langue latine en France trouve ses sources dans l’invasion romaine qui dure presque cinq siècles. Puis, au début du Vème siècle, les peuplades germaniques envahissent massivement la Gaule et vont précipiter la fin de l'empire Romain d'Occident.

Les responsables des invasions qui ont apporté des racines germaniques dans notre langue ont été principalement les Francs, les Alamans, Les Burgondes, les Wisigoths.

Clovis, descendant de Mérovée, fils de Childéric Ier, roi des Francs saliens, après s’être battu contre les Huns et les avoir chassés, accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens, dont il hérite à la mort de son père.

C’est la Langue de Clovis qui laissera le plus de traces en français.


Par conséquent, le couple franco-allemand, sur le plan linguistique, est fort ancien,. Les premiers mots enregistrés à l’écrit datent d’avant le XIe siècle ; c’est le cas de heaume, par exemple. « Le heaume est un casque porté par les chevaliers du Moyen-Âge et destiné à protéger leur tête des armes et projectiles ennemis », daté du VIIIe siècle, qui vient de l'ancien bas francique helm, « casque ».

Tout au long des siècles, les apports des racines germaniques dans notre langue ont été constants, même s’ils s’amenuisèrent, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de l’anglo-américain qui arrive vers le 18e siècle et prend un essor particulier après la seconde guerre mondiale dans la langue française et au XXIe siècle. Précisons toutefois que l’anglais fait partie des langues germaniques et non latines.

Contrairement à ce que d’aucuns croient parfois, l’anglais est arrivé tard dans la langue française alors que les racines franques ou germaniques (si l’on veut simplifier) sont à l’origine d’un vocabulaire souvent fréquent, resté constamment dans la langue française. Les racines germaniques ont par conséquent une large place dans les fondations de la langue française et ceci de longue date.

Siècle par siècle, selon les domaines, les racines germaniques introduisent des mots-souches, engendrant des dérivés qui s’y rattachent.
J’ai travaillé sur un échantillon de 230 termes représentant des notions soit encore très fréquentes soit caractéristiques d’une tranche historique ; j’ai délaissé des termes trop spécifiques à certaines métiers rares ou tombés en désuétude.

Les classifications effectuées dans cette conférence sont généralement sémantiques à deux exceptions près. Il s’agit de classements grammaticaux : l’un est consacré aux adjectifs courants, l’autre à des verbes d’actions courants.

Nous trouvons dans les attestations écrites de 1080 un grand nombre de termes basiques français issus de racines germaniques. La datation de 1080 correspond à  la Chanson de Roland, poème épique et chanson de geste attribuée parfois, sans certitude, à Turold. Elle raconte, en près de 4 000 vers décasyllabes assonancés, un épisode de la légende de Charlemagne. La datation correspond à la première forme écrite trouvée du mot, ce qui signifie que le mot a pu être utilisé bien avant à l’oral, mais sans forme écrite. Un exemple seulement est expliqué dans chaque catégorie afin de limiter la longueur de la communication.


Classement grammatical des adjectifs. Plusieurs adjectifs datent de 1080 : frais, franc,  garant, hardi, gai, haut.

Hardi vient de l'ancien bas francique hardjan, « devenir ou rendre dur, solide, » dérivé de l'adjectif hart « dur » ; il s’agit du participe passé d'un ancien verbe hardir (le verbe enhardir existe encore actuellement), proprement « rendre dur » d'où « rendre courageux »; le surnom de Charles, duc de Bourgogne, n'était pas "le téméraire" mais "le hardi". Frais vient du francique frisk, « (temps) frais », de l’allemand frisch et, par extension, « qui n’est pas flétri ». Franc vient du francique frank, latinisé en Francus, en ancien français, avec le sens de  « libre », et au 16e siècle par extension, « qui dit ce qu’il pense ».  Garant vient du francique warjan, « désignation de quelque chose comme vraie », comparé à  l’allemand wahr, « vrai », d’où la famille dérivée : garantir, garantie. Haut, fin XIe siècle, est issu du latin altus, avec l’influence de l’ancien bas francique hauh, hôh, « haut » (en allemand hoch).


D’autres adjectifs, les siècles suivants, viennent enrichir le vocabulaire français : sale XIIIe ; saur moitié du XIIIe siècle ; espiègle 16e ; chic 1803 ; kitsch 1860 ; schlass 1873.

Prenons l’exemple d’espiègle, daté du XVIe siècle. Il s’agit de la francisation de l’allemand Eulenspiegel, personnage malicieux et farceur, d’un roman saltimbanque de la littérature populaire du nord de l’Allemagne, traduit en 1559 en français par Till l'Espiègle

Chic, 1803, paraît être emprunté à l’allemand Schick (abréviation de Geschick, « tenue, maintien »).

Schlass est employé comme adjectif. Attesté en 1873, il vient de l’allemand régional schlaβ, en allemand schlass "mou, fatigué". Pourquoi en parler ? Pour souligner que, dans la langue argotique et populaire française, où schlass signifie « ivre », il existe un certain nombre de mots empruntés l’allemand.

Plusieurs adjectifs de couleurs très fréquents sont issus de racines germaniques :

blanc 1080 ; fauve 1080 ; gris 1160 ;  bleu 1160 ;  garance XIIe.

Blanc est attesté vers 1080. Il vient du francique blank (En allemand blank  a le sens de  « claire, poli » et le verbe blinken signifie « briller ».) Actuellement, weiss est le mot allemand désignant la couleur blanche. Fauve, 1080, vient du germanique occidental falw- « d'un jaune tirant sur le roux ». Gris 1160 vient du francique grîs, brillant », mais foncé (en allemand grau). Bleu, 1160, est issu du francique blao, en allemand actuel blau. Garance (sorte de rouge), fin XIIe, vient du bas latin warantia, -entia, du francique wratja.


Ensuite, pour ce qui concerne la période du XIIe au XXIe siècle, j’ai distingué dans quels domaines sémantiques et, ceci sont nombreux, les mots d’origine germanique sont venus enrichir le français : l’alimentation et l’art culinaire ; les conflits ; les animaux ; les végétaux ; etc. Un domaine, relevant de la catégorie grammaticale des verbes, est également traité.

  1. Êtres animés et besoins humains

1.Les personnes

garçon 1100 ; gars XIIe ; gueux, euse milieu XIVe ;  fifre fin XVe ; reître 1550 ; hussard 1532 ;  vampire  1746 ; loustic 1759 ; kaiser 1859 ; fritz 1914.

Garçon, 1080, vient de l'ancien bas francique wrakjo « vagabond », que l'on peut restituer d'après l’ancien haut allemand hrechjo « fugitif, banni ». Gars, XIIe, est

l’ancien cas sujet de garçon. Il a d’abord été un terme d’injure : « lâche, misérable » en 1130, avant d’emprunter les sens de « valet, garçon, jeune homme ».


2. Le corps, la santé

croupe 1080 ;  hanche 1155 ;  blafard 1342 ; leucémie 1856 ; hypnoïde 1903 ; LSD 1938.

La hanche, 1155, vient du francique hanka, « hanche » qui s’est substitué au latin coxa, « hanche ».


3. Les vêtements et les accessoires

gant 1080 ;  bretelle fin XIIIe ;  képi 1809 ;  brandebourg 1621 ; loden 1904.

Gant, 1080, est un emprunt de l'ancien bas francique want « moufle, mitaine ».
Bretelle, daté du XIIIe, est emprunté, avec déplacement d'accent sur la deuxième syllabe, à l’ancien haut allemand brittil, « rêne, bride » (probablement par l'intermédiaire de la forme du pluriel brittila).


4. L’alimentation et les spécialités culinaires :

flan 1190 ; gaufre 1185 ; lécher (verbe) début XIIe ; gâteau 1140 ; trinquer (verbe)  fin XIVe ; nouille vers 1550 ;  choucroute 1768 ; apfelstrudel 1696 ; vermouth  1798 ; schnaps XVIII e ; quenelle milieu XVIII e ; macrobiotique 1808 ; kirsch 1835 ; frichti 1834 ; bretzel 1893 sous la forme française ;  kouglof XIXe ; muesli  fin XIXe.

La fameuse choucroute, si prisée en Alsace, entre autres, est datée de 1768. Le mot est emprunté au dialecte alsacien surkrut correspondant à l'allemand Sauerkraut, littéralement sauer, « sure » et kraut, « herbe », c’est-à-dire  « herbe sure », avec altération ultérieure, d'après chou et croûte.

Mot d’origine autrichienne, l’apfelstrudel, 1696, est une sorte de chausson feuilleté, renfermant des pommes fondantes, des raisins moelleux et des amandes effilées craquantes. Le mot est formé de apfel, « pomme », et de strudel, « tourbillon ». On trouve aussi, au XXe siècle, la forme « raccourcie » strudel.


5. Les animaux

caille vers 1120 ; gibier 1176 ; écaille 1190 ; hareng XIIe siècle ; esturgeon fin XIIe ; rosse XIIe ;  héron début XIIe ; bouquetin 1240 ; mite fin XIIIe ; aurochs 1414 ; hase 1556.

La caille date du début du XIIe siècle. Il s’agit d’un oiseau migrateur des champs et des prés, voisin de la perdrix. D’origine onomatopéique, le mot vient du francique. Au XIIe siècle, le néerlandais donne la forme kakkel, d’origine onomatopéique, qui expliquerait l’origine du mot.


6. La philosophie, la psychologie

pragmatisme 1877 ; sémitique 1883 ;  stylistique 1812 ; noumène 1801 ; déterministe 1811 et déterminisme 1827 ; propédeutique 1843 ; social-démocratie 1899 et social-démocrate 1910 ; uranisme 1895 ;  transfini 1894, cyclothymie 1882 ; introversion 1913 ; psychanalyse 1909 ; spartakiste 1916 ; extraverti 1921 et extroverti 1921.

La pychanalyse : ce mot célèbre a été créé par le médecin psychiatre autrichien Freud, attesté sous cette forme en 1909. Le mot apparaît sous la forme psycho-analyse en 1896 dans un article de Freud publié en français dans la Revue neurologique puis, toujours en 1896, dans un article en allemand. La forme psychanalyse venue de la compression de « psycho-analyse » date de 1909.


7. La musique et les sports

La musique

gigue 1120-50 ; harpe fin XIe ; accordéon 1833 ; bandonéon 1905.

La harpe, fin du XIe siècle, est issue du germanique harpa, de la même racine que harpon (la harpe devait être en forme de crochet, in dictionnaire étymologique Larousse). D'origine germanique, le mot a été introduit en latin au VIe siècle par des légionnaires.

L’accordéon date de 1833. Il est emprunté à l'allemand Akkordion, instrument de musique forgé en 1829 à Vienne par Damian, inventeur de l'instrument ; par dérivation de Akkord, terme de musique avec l’adjonction du suffixe -ion sur le modèle d’Orphéon (qui avait le sens de vielle).


Les sports

Le handball est un mot emprunté en 1912 à l'allemand handball. Il est formé de Hand, « main » et de Ball, « ballon », c’est-à-dire « le ballon à la main ».

Un schuss est daté de 1932-33. En allemand, le mot signifie « élan, coup de feu ». Il s’agit d’une descente directe à skis, d’un trait, en suivant la ligne de la plus grande pente.


8. Les moyens de transport

On trouve la calèche, 1646, et la marque déposée Volkswagen, 1937.

Le mot calèche est daté de 1646. Venu de l'allemand Kalesche, il est attesté sous la forme Calleche en 1636, puis en 1644 sous la forme calesse. Le mot serait lui-même emprunté au polonais Kolaska ou au tchèque Kolesa.


  1. Géographie, nature, ville, société, justice

1. La géographie

falaise 1155 ;  Gaule 1278 ; France ; baltique 18e .

Falaise, daté de 1155, est un mot dialectal issu du francique falisa. En allemand, Fels a le sens de « roche ».

Gaule, réfection en 1306 de Waulle (1278) viendrait du francique Walu, « bâton ».

France. Ce nom est issu du latin Francia, qui signifie littéralement « Francie », c'est-à-dire « pays des Francs », d’origine francique comme sa forme l’indique.


2. Les végétaux

grappe 1119 ; cresson 1170 ; framboise XIIe;  gerbe 1170 ; jardin début XIIe ; hêtre 1220 ; groseille  fin XIIe ; houx 1200 ;  girolle 1513 ; édelweiss 1861 ; plancton 1887.

Hêtre, 1220, vient de l'ancien bas francique haistr (en néerlandais heester, « arbuste ») ; le suffixe -tr, sert à former les noms d'arbres.

Le mot groseille, fin XIIe siècle, est issu de l'ancien bas francique krusil « groseille », premier élément du composé haut allemand Krauselbere, proprement « baie frisée ».


3. Les minéraux, les minerais

cobalt avant 1564 ;  zinc  1666 ; bismuth 1562 ; quartz 1729 ;   wolfram 1759 ;  gneiss 1759 ; pechblende 1790 ; benzine 1833 ; calcite 1867 ; weber 1880 ;  duralumin 1909 ; laborantin 1937.

Le cobalt, daté d’avant 1564, est emprunté à l'allemand Kobalt, Kobolt, « minerai de cobalt ». Le mot vient de Kobold, nom d'un lutin malicieux hantant les anciennes mines qui aurait subrepticement dérobé le minerai d'argent pour le remplacer par ce minerai - de cobalt - jugé alors inutilisable.

De 1666 date le mot zinc, issu de l'allemand Zink. selon Bloch et Warburg. Plus précisément, zinc viendrait de Zinken, « fourchon », à cause de la forme de proéminences des minerais à la sortie des fourneaux ; le mot aurait aussi pu être donné à ce minerai, influencé par Zinn, « étain », le zinc étant aussi appelé « l’étain des Indes » en 1690.


4.  L’habitat, les monuments

loge(r) XIIe ; beffroi 1155 ; faîte 1135 ; bâtir (verbe)  début 12e; hutte 12e ; boulevard 14e ;  blocus 1350 ;  bivouac  1650 ; halle 1213 ; vasistas 1776 ; bunker 1942.

Le verbe loger (et ses dérivés), toujours fréquent dans la conversation, daté du 12e siècle, vient de l'ancien bas francique laubja, qui se retrouve dans l'ancien haut allemand louba, « auvent ». Il a d’abord le sens d’ « établir son camp », puis « se trouver » et, au 16e siècle, « demeurer provisoirement dans un endroit ». En allemand, die Laube désigne « la tonnelle, la feuillée ».

Le verbe bâtir (et ses dérivés) date du début XIIe siècle. Il vient du francique bastjan, de basta, « fil de chanvre », d’où les verbes « faufiler, tisser ». Les constructions de l’Europe de l’Ouest sont formées alors d’entrelacement de brindilles ; d’où, ensuite, le sens de « fortifier ». L’étymologie est cependant incertaine quant au cheminement du sens du verbe.


5. La société, la justice

rang 1175 ; baron  1175 ; ban Xe ; sénéchal 1119 ; hanse 1223 ; landgrave 1195 ; bourgmestre 1309 ; rhingrave 1549; vaguemestre  1667 ; cartel 1527 ; diktat/dictat 1932.

Rang, daté de 1175, vient de l'ancien bas francique hring, « cercle, anneau » (l'allemand Ring signifie « bague, anneau »). Le mot est d’abord introduit au sens de « ligne de guerrier », d’« assemblée militaire disposée en cercle ».


6. L’argent

mark 1723 ; mouise 1821 ; fifrelin 1821.

Le terme fifrelin, daté de 1821, est emprunté à l’allemand Pfifferling "chanterelle, girolle", et aussi « objet sans valeur » dans l'expression keinen pfifferling signifiant dans la langue argotique en français : « pas un clou ».


  1. Mouvement, comportement, actions

Verbes d’action :

trébucher fin du XIe ; blesser milieu XIe ; guérir 1050 ; déchirer début XIIe ; galoper 1140 ; marcher 1170 ; trotter 1130 ; soigner vers 1175 ;  tomber 1155 ; frapper 1178 ; téter 1190 ; abandonner 1080 ; choisir 1050 ; honnir 1080; laper 1165 ; glisser fin XIIe ; randonner 1131 ; choquer XIIIe ; griffer 1340 ; lorgner 1400 ; râper milieu 14e ; hisser 1552 ; valse 1627, valser  1798 .

Galoper, daté de 1140, est issu de l'ancien bas francique wala hlaupan, composé de wala « bien » (que l'on retrouve dans des mots comme galant, galvauder…) et de hlaupan, « sauter, courir ».

Marcher, 1170, vient du francique markôn, « marquer, « imprimer le pas » (de marka, « frontière, marque » d’où « marquer d'un pas »).

Honnir, 1080, vient du francique haunjan, de la même famille que (la) honte, du francique haunipa. Quant au mot honte, daté de 1080 également, il trouve son origine dans l’ancien bas francique haunipa « dédain, mépris, raillerie ».


Les conflits et la compétition

gagner (verbe) 1135 ; meurtrir (verbe) 1135 ; heurter (verbe) 1119 ; rafle XIIIe ; escarmouche vers 1360 ; asticoter (verbe) 1747 ; schlague  1815 ; putsch 1921.

Meurtrir, 1135, est emprunté au francique murthrjan, « assassiner », d’où meurtrier, 1165, puis meurtre 1530, meurtrissure 1531, meurtrière 1573.


  1. Divers

bord 1121 ; équiper (verbe) 1160 ; maréchal 1086 ;  marque 15e ;  cible 1671 ; schlinguer (verbe) 1846 ; leitmotiv 19e ; karcher 1992.

Maréchal, 1086, est emprunté à l'ancien bas francique marhskalk, « domestique chargé de soigner les chevaux ». On se reportera à l'ancien haut allemand marahskalk composé de marh, « cheval » et de skalkn , « valet ».

Leitmotiv signifie en allemand « motif conducteur ». Ce mot est attesté depuis 1871 et employé à propos des opéras de Richard Wagner pour désigner une phrase, un motif musical répété dans une œuvre, qui caractérise un personnage, une situation. Par extension, c’est une « idée ou formule qui revient constamment dans une œuvre, un discours ».

Karcher, attesté en 1992, est une marque déposée en 1941, du nom du fondateur de l’entreprise Alfred Kärcher.

Le mot bord, daté de 1121, vient du francique bord, « arête, extrémité supérieure du revêtement d’un navire ».


Conclusion

Voici un aperçu de l’influence passée et permanente que la langue allemande a eue sur la langue française dont on peut dire qu’elle est fondatrice d’une grande partie de notre vocabulaire à côté du latin qui a remplacé le gaulois lors de l’occupation romaine. Il n’existe pas de statistiques répandues quant au nombre exact ou approximatif de mots d’origines « franque, allemande, germanique » dans notre langue. Les langues que l’on appellera pour simplifier « germaniques », tels que le norvégien, le danois, le suédois, le néerlandais ou le flamand, l’islandais et, bien sûr, l’anglais sont présentes et parlées en Europe. L’allemand et l’anglais sont des langues parlées à la fois en Europe et internationalement. Il est à noter que l’anglais est la première langue au monde parlée sur les cinq continents, suivi en deuxième position par le français.


Sources étymologiques :

*Dictionnaire historique du français, Alain Rey, Le Robert, Paris. 2019.

*Le nouveau dictionnaire étymologique Larousse, Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterrand, Paris. 1968

*Dictionnaire étymologique, O.Bloch, W. von Wartburg, PUF, Paris. 1989

*TLFI Trésor de la langue française informatisé, CNRTL, Paris. (1994 pour la version papier.)


 


Accréditation OING Francophonie

Sommaire des Actes de la XXIXe Biennale

SOMMAIRE DES ACTES XXIXe BIENNALE

LIVRE XXIX :

Sommaire


Séance d'ouverture de la XXIXe Biennale

Cheryl TOMAN, Présidente de la Biennale de la langue française

Cyril BLONDEL, Directeur de l’Institut français d’Allemagne

Christoph BLOSEN, Ministère fédéral des Affaires étrangères


1ère séance de travail : « Les apports de la langue germanique dans la langue française »

Présidence de séance : Lamia BOUKHANNOUCHE

Anne-Laure RIGEADE, Docteur en littérature comparée, (France) «L'oeuvre bilingue de Anne Weber, une épopée franco-allemande »

Line SOMMANT, Journaliste, auteur, linguiste, Université Paris 3-Sorbonne nouvelle, Paris (France), « De l’influence des langues germaniques sur la langue française »

Claire Anne MAGNÈS, Poètesse, critique littéraire, journaliste (Belgique) , « Comment vous appelez-vous ? les prénoms français d’origine germanique » lu par Cheryl Toman


Table ronde : « Réalités des francophonies en Allemagne:

Quelles pratiques pour la langue française dans un contexte où son usage est minoritaire. »

Modération : Luc PAQUIER, Directeur de la Maison des Francophonies à Berlin

Alexander HOMANN, Délégué général de la Communauté germanophone de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie à Berlin

Delphine de STOUTZ, Autrice Traductrice, directrice de projets, et maman Suisse vivant en Allemagne

Anne-Chrystelle BAETZ, Présidente de l'association Emploi Allemagne.


2ème séance de travail : « Interculturalités franco-allemandes : aspects économique, géopolitique, linguistique et numérique »

Présidence de séance : Christian TREMBLAY

Daddy DIBINGA , Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, « Une Approche comparative de la diplomatie culturelle « occidentale » en Afrique francophone subsaharienne à travers les plateformes numériques de l’institut français et du Goethe institut, de Dakar »

Philippe KAMINSKI, statisticien économiste (France),« Economie sociale : le grand dos-à-dos entre France et Allemagne »

Yves MONTENAY, Docteur en Démographie politique (France),« L’Interculturalité à l’épreuve de la géopolitique en francophonie africaine »

Antoine BROQUET, Directeur d'Ecocert, filiale allemande d’Airbus, entreprise franco-allemande, « Témoignage sur la communication en langue française dans les entreprises franco-allemandes »


3ème séance de travail : « Plurilinguisme et interculturalités du français hors de France »

Présidence de séance : Line SOMMANT

Lamia BOUKHANNOUCHE, Etoile Institut, Paris, « Repenser le programme de français langue étrangère à Modern Languages et Literature – CWRU, Cleveland »

Ahmed MOSTEFAOUI et Fatima MOKHTARI, Université Ibn Khaldoun à Tiaret (Algérie), « Des impacts de la dimension interculturelle dans l’enseignement supérieur algérien : le cas de recherche en didactique du FLE et interculturalité »

Maryse NSANGOU-NIJKAM, Université de Yaoundé 1 (Cameroun), «Le multilinguisme dans la francophonie: le cas du Cameroun »

Karen FERREIRA-MEYERS, Université d'Eswatini (Eswatini, Afrique australe), « Que faire pour améliorer les compétences des enseignant(e)s du FLE en contexte exolingue? »


4ème séance de travail : « Accès à la langue française via les arts, la littérature, la langue scientifique »

Présidence de séance : Cheryl TOMAN

Christoph Oliver MAYER, Université Humboldt de Berlin (Allemagne), « Quand l’Allemagne chante de la France et vice-versa »

Métou KANÉ, Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody (Côte d’Ivoire), « Le translinguisme dans la poésie ivoirienne : cas de Les Quatrains du dégoût de Zadi Zaourou et de Wanda Bla ! de Konan Roger Langui »

Patrick OUADIABANTOU, Université Marien Ngouabi, ( République du Congo), « Mots francophones: liens inextricables et destins croisés »

Ousmane DIAO, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), « Analyse lexicale de la terminologie médicale au Sénégal »

Myriam HILOUT, Université Humboldt de Berlin (Allemagne), « L’influence d’un séjour à l’étranger sur l’identité professionnelle et linguistique des enseignants/es de français du secondaire allemand »


Philippe GUILBERT, Ambassade de France en Allemagne, « Les apprenants de français en Allemagne »


5ème séance de travail : « La Francophonie et ses influences : passé, présent, futur »

Présidence de séance : Line SOMMANT

Saholy LETELLIER, Musée de Tadio (Madagascar), Université de Rouen Normandie Grhis, et Sciences Po Paris (France), Le musée francophone des Deux Guerres à Tadio « Musée Johanesa Rafiliposaona », un musée vivant, un musée humaniste.

Didier OUEDRAOGO, Université Paris-Saclay, « La francophonie, entre héritage traumatique et syncrétisme identitaire dans l'espace sahélien »

Christian TREMBLAY, Observatoire européen du plurilinguisme, « Réflexion sur la différence entre « interculturalité » et « multiculturalisme ». Le plurilinguisme en Afrique »

Françoise BOURDON, Cercle des Solidarités francophones en Normandie (France) et Saholy LETELLIER, Musée de Tadio (Madagascar), Université de Rouen Normandie Grhis, et Sciences Po Paris (France), « Échange culturel et linguistique entre Tadio (Madagascar) et Le Houlme (France) »


Clôture de la XXIXe Biennale

Cheryl TOMAN, Présidente de la Biennale de la langue française




A la Une

« La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d’un épanouissement sans cesse en progrès. »

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d’Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, Éditions de Fallois, 1998, p. 93