Biennale de la Langue Française

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Arlette NIEDOBA


TV5 Québec Canada
Directrice des réseaux éducatifs et culturels dans les Amériques


TV5 et l’enseignement du français


Consacrer une journée à TV5, c’est l’inviter en tant que chaîne de télévision internationale de langue française à vous faire part évidemment de sa contribution au rayonnement de la francophonie dans le monde. Bien qu’il y ait plusieurs points à exposer, pendant à peu près 40 à 50 minutes, j’ai tenu à favoriser une période de questions pour qu’il y ait une communication dans les deux sens. C’est pourquoi la matinée sera partagée en séquences, suivie chacune d’une période de questions.

La première partie portera sur les travaux de la chaîne, et plus précisément sur ce qui a trait à l’enseignement du français, je parle ici autant de TV5 Québec Canada que de TV5 Europe. Elle sera suivie des présentations de quelques-uns de nos précieux partenaires, que je remercie vivement d’être ici présents malgré des emplois du temps fort chargés. M. Michel Perrin présentera l’expérience de Vifax. N’ayant pu joindre Mme Danièle Torck, je vous dirai moi-même quelques mots au sujet de Petit Écran. Janry Varnel vous parlera de Bus et Compagnie, Valérie Jaton, de Magellan, et Jean Savard vous présentera L’aventure de l’écriture et le projet conjoint de Ciné Groupe et d’Atlantel.

Comme je suis partie du principe que vous connaissiez déjà les images et les programmes de TV5, je n’ai pas voulu empiéter sur le temps de discussion en vous présentant une vidéocassette qui aurait duré peut-être 10 à 15 minutes, je laisserai ce soin à nos partenaires. Sans plus tarder, je voudrais vous parler de la présentation institutionnelle de TV5 dans le dispositif francophone mondial.



1. TV5 dans la Francophonie



a) La Francophonie. Nous sommes 200 millions à avoir en partage la langue française. Il serait désastreux que par manque de prévoyance, de volontés unies et coordonnées et de moyens efficaces, notre langue, si riche de ses différences culturelles, soit submergée, via Internet ou autrement, par une langue et une culture uniques.

Tel est le cri d’alarme auquel chaque sommet de la francophonie se propose de répondre de façon concertée et concrète. En réponse à ce cri, s’inscrivent à juste titre les objectifs de la Biennale de la langue française, toujours fidèle à son mandat qu’il convient ici de rappeler :

« L’Association a pour but, par le moyen de congrès organisés chaque année impaire dans un pays francophone ou non, d’aider et de soutenir l’ensemble des personnes, notamment les professeurs de français et des organismes qui, à travers le monde, œuvrent pour le maintien des qualités propres et de l’unité de la langue française dans sa diversité et dans la diversité des cultures qu’elle véhicule ou est appelée à véhiculer. » (Article 2 des statuts).

Rappelons par ailleurs que la Francophonie, ce vaste ensemble international qui regroupe 49 pays et gouvernements, désigne le mouvement de concertation des peuples d’expression française pour se doter d’un cadre organisé et de structures fonctionnelles de coopération et d’échanges.

Sans nous attarder aux instances politiques de la Francophonie, précisons qu’elles sont appuyées, au niveau de la gestion, de l’exécution des politiques et des projets, par l’ACCT devenue depuis peu l’Agence de la Francophonie.

Comment TV5, chaîne internationale s’inscrit-elle au sein de la francophonie, quelle place occupe-t-elle et quel est son mandat?



b) Les instances. Si l’Agence de la Francophonie est la seule organisation intergouvernementale de la Francophonie, autour d’elle gravitent cinq opérateurs principaux mandatés par les Sommets :

    – TV5, la Télévision internationale de langue française,

    – l’Association internationale des universités partiellement ou entièrement de langue française et l’Université des réseaux (AUPELF-UREF),

    – l’Université Senghor d’Alexandrie,

    – l’Assemblée internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement de langue française (AIMF),

    – l’Association des Parlementaires de langue française (AIPLF) reconnue par le Sommet de Maurice comme « l’assemblée consultative de la Francophonie ».

Si le projet d’un regroupement des pays francophones était au départ axé sur le culturel, cette grande idée s’est mutée, peu à peu, en un espace de coopération et en un forum de concertation qui ont pavé la voie à la création des Sommets. L’apparition des Sommets a bouleversé quantitativement, mais aussi qualitativement le paysage de la Francophonie.

Au plan quantitatif, de plus importants budgets ont été consentis. Au plan qualitatif, cette « entreprise francophone » à vocation traditionnellement culturelle s’est mutée en outil de coopération œuvrant dans des domaines hautement techniques et tournés résolument vers le développement.

C’est ainsi que le rôle de l’ACCT a été revu en profondeur en faisant d’elle l’opérateur principal des Sommets et en la consacrant Secrétariat de toutes les instances de la Francophonie. Il s’agissait de rendre la Francophonie plus pertinente, crédible et performante, c’était aussi l’occasion d’en faire un véritable outil multilatéral de concertation, d’échanges et de coopération.



c) Les objectifs. De nouvelles priorités se sont dégagées avec les Sommets de Maurice et de Cotonou et d’autres encore se dessinent déjà pour celui qui se tiendra à Hanoï en novembre 1997. Ces priorités nouvelles gravitent autour de l’accentuation du caractère politique de la Francophonie et de l’approfondissement de son « virage moderniste » mettant les communications au service du développement.

Si la Francophonie veut asseoir son autorité, elle devra renforcer sa capacité d’intervention politique et de diplomatie préventive. C’est ainsi que la télévision internationale francophone TV5, que la production audiovisuelle du Sud, que les radios communautaires, que la formation à distance avec le Consortium international francophone de formation à distance (CIFFAD), que l’information scientifique et technique avec la Banque d’information sur les États francophones (BIEF), sont apparus dans l’espace francophone.

La tenue à Montréal, en mai 1997, d’une Conférence francophone sur les inforoutes a consacré cette volonté de modernité de la Francophonie par l’adoption d’un plan d’action qui fera du développement son objectif et sa prémisse de départ. Les enjeux sont de taille, et pour cause.

Reprenons en quelques points l’état de la situation actuelle :

    • Les jeunes dont la scolarisation et la formation se font partiellement ou entièrement en langue française représentent le blé en herbe de la francophonie.

    • L’environnement francophone y compris celui que créent les médias a un réel besoin de renforcement.

    • La fonction internationale du français a besoin d’être proclamée haut et fort.

    • Le contexte de la mondialisation tend vers la cristallisation d’une langue unique.

Par ailleurs, on note partout dans le monde un désir d’affirmation de l’identité politique, culturelle et sociale. Ce désir de diversité et le besoin de pluralité représentent des remparts rassurants contre la menace d’hégémonie d’une langue et d’une culture uniques. Le multilinguisme s’offre alors comme la voie de l’espoir. Et l’on constate un besoin grandissant du français qui se manifeste particulièrement dans le domaine de l’éducation.

Certes, la langue est un enjeu social et politique majeur, mais son aménagement ne peut être mis en œuvre de manière autoritaire et coercitive.

Si autrefois les industries culturelles étaient protégées à l’intérieur des frontières nationales, aujourd’hui face aux phénomènes de mondialisation et de modernité synonymes de libre circulation des cultures et des langues, toutes écluses ouvertes, les impératifs économiques imposent l’anglais dans les communications commerciales scientifiques et techniques et font pression également sur les industries culturelles. Pour conserver son rôle dans le domaine commercial et culturel, la vocation du français est appelée à changer. Autrefois, langue de conquête, d’expansion coloniale, de rationalisation scientifique et industrielle, elle doit aujourd’hui miser davantage sur l’accessibilité, la séduction en recherchant aussi les créneaux non convoités par la science commerciale.



d) Le rôle de TV 5. Dans la révolution en cours de l’environnement médiatique, quel est alors le mandat de TV5 ? Contre la pensée et la langue uniques, conséquences inéluctables de la mondialisation, TV5, La Télévision internationale, inscrit ses actions dans le cadre d’une francophonie vigilante, dynamique et proactive. En effet, de par sa portée universelle, la communication télévisuelle représente le véritable fer de lance dans un tel combat.

De façon générale le mandat de TV5 se traduit ainsi :

    • Refléter l’usage d’un français langue du XXe siècle, mais aussi et surtout du XXIe siècle dans tous les domaines.

    • Présenter une autre façon de voir, de penser, d’agir, une autre façon d’être. Écouter, voir le monde, le vivre en français et de façon dynamique.

    • Manifester cette vitalité dans les différents domaines que constituent la culture, la science, la politique, la diplomatie, la recherche, l’information, le sport, la vie artistique, etc.

    • Offrir un bain constant permanent de français et en français sur tous les continents et à tous les niveaux.

    • Cibler le plus large public possible : francophones, francophiles et simples téléspectateurs au sein et à l’extérieur de la francophonie.



2. TV5 et le soutien à l’enseignement du français

De façon plus spécifique, compte tenu que la promotion du français est enchâssée au cœur des priorités de TV5 telles que définies aux divers sommets de la francophonie et par les ministres responsables de TV5, compte tenu que les enseignants représentent les premiers garants du rayonnement de la langue française et de sa vitalité à travers le monde, TV5 se propose de les appuyer et d’assumer ainsi sa part de leadership dans les projets relatifs à la francophonie en matière de pédagogie et d’enseignement du français.

En effet, depuis le Sommet de Cotonou, TV5 a multiplié les efforts en vue de coordonner son action avec les coopérations bilatérales et multilatérales. Cette volonté correspond à une politique affirmée de « mettre les moyens du réseau international de TV5 au service des autres opérateurs francophones » dans la recherche d’une complémentarité des ressources et des expertises.

Le sommet de Hanoï sera une nouvelle occasion de traduire par des actions concrètes cette volonté de donner à TV5 le statut d’opérateur, habilité à soumettre des projets de coopération multilatérale dans le champ de ses compétences :

    • TV5, chaîne généraliste, à diffusion mondiale pour le rayonnement de la francophonie fidélise un auditoire aux dimensions du monde : 200 millions de téléspectateurs.

    • TV5 a la particularité d’avoir pour clientèle l’ensemble de la population susceptible de recevoir son programme via le câble ou en réception directe par satellite. Dans le monde, 66 millions de foyers sont quotidiennement en lien avec la langue française et l’univers culturel francophone.

    • TV5 est le seul opérateur dont l’action porte bien au-delà des frontières de la francophonie, la personnalité moderne, internationale et multilatérale de TV5 contribuant de manière forte à soutenir l’intérêt des francophiles pour l’apprentissage de la langue française. TV5 est devenue une des principales chaînes internationales au monde, le numéro un des télévisions publiques satellitaires transfrontières. Les défis immenses auxquels elle est confrontée lui enjoignent d’avoir pour priorité ce qui fait sa mission première, à savoir l’optimisation de sa grille de programmes, le développement de ses moyens de diffusion et la communication la plus performante possible.

Cela suppose que les actions périphériques, dont principalement celles qui sont liées au développement de l’utilisation pédagogique et culturelle de ses images par tous supports, puissent bénéficier de soutiens appropriés à cet objet.

L’envergure internationale du réseau de TV5 donne à la promotion du français par son truchement une portée universelle, à la fois vers le grand public et vers les relais que constituent sur le terrain des enseignants de français (ils sont 900 000 à travers le monde), nombreux déjà à avoir manifesté auprès de la chaîne le désir d’avoir des programmes d’apprentissage et d’enseignement selon des schémas qui tiennent compte des réalités locales de chacun. L’approche multimédia offerte par TV5 a, en effet, pour point de référence une programmation diversifiée à l’image de la diversité des réalités culturelles francophones, ce qui permet de répondre à la diversité des attentes du public de TV5.



a) TV5 et la Câblo-éducation au Canada. TV5 est membre fondateur et partenaire de la Câblo-éducation lancée officiellement au Canada en septembre 1995. Les câblo-distributeurs se sont engagés à câbler gratuitement les écoles élémentaires et secondaires du Canada, et les services de programmation sont convenus de leur fournir des programmes sans publicité et libres de droit, au service des enseignants, à des fins pédagogiques uniquement.

Grâce à des efforts soutenus et à une participation constante dans les divers milieux de l’éducation, TV5 a réussi en peu de temps à mettre sur pied ses programmes pour la câblo-éducation et à les faire connaître sur la scène internationale.

Depuis le lancement en automne 1995, TV5 peut se féliciter de sa collaboration au succès de la câblo-éducation à ce jour. 7 500, soit environ la moitié des écoles à travers le Canada ont été branchées au câble et chaque mois le service du câble leur procure près de 300 heures de programmation de haute qualité provenant de 32 programmateurs-membres. Il était impérieux et même crucial que TV5, seule chaîne internationale de langue française, occupe sa place dans un projet d’une telle envergure, dominé par l’anglais et visant une cible à privilégier : les téléspectateurs des réseaux éducatifs et culturels à travers tout le Canada.

La revue Câblo-Éducation – Cable in the Classroom est éditée quatre fois par année. Elle présente la programmation des 32 membres et est distribuée à travers le pays. Mentionnons également le site Web de Câblo-Éducation sur Internet à l’adresse : http ://www.tv5.org et le courrier électronique, à : apprendre-ameriques.tv5.org.

Rappelons enfin que le service de câblo-éducation existe déjà aux États-Unis. Les écoles y sont câblées depuis longtemps et recevraient avec enthousiasme une programmation de TV5 avec soutien pédagogique pour l’enseignement du français. C’est dire que « l’heureuse » décision de TV5 d’être membre fondateur et partenaire de la câblo-éducation aura permis à la chaîne de se positionner avantageusement sur le continent nord-américain. Le développement de TV5 bénéficiera sans nul doute des dividendes d’un tel placement.

Toutefois, adhérer à la câblo-éducation, c’est aussi honorer ses engagements. C’est, d’une part, faire l’effort budgétaire nécessaire pour éviter de reproduire le modèle américain, celui d’une approche commerciale de financement de la câblo-éducation par l’introduction de la publicité dans la classe. C’est, d’autre part, aider concrètement des enseignants à relever le défi qui consiste à intégrer d’ores et déjà l’exploitation de la communication télévisuelle dans leurs stratégies d’enseignement et ce, en tenant compte d’une réalité qui n’est ni simple ni contournable.

C’est dire que plusieurs paramètres doivent être pris en considération :

    • chaque enseignant a en charge plus d’un groupe d’élèves ;

    • la grille horaire de TV5 combinée à l’horaire des cours ne permet que de façon aléatoire un visionnement en direct d’un programme spécifique ;

    • les enseignants ne peuvent asseoir leur acte pédagogique uniquement sur l’exploitation de supports évanescents : l’acquisition, l’approfondissement et la maîtrise de certaines connaissances requièrent une systématisation des apprentissages, d’où le besoin pour l’enseignant de préparer ses cours, de pouvoir présenter à plus d’une reprise le document télévisé en ayant le loisir d’interrompre, de faire arrêt sur image, retour, reprise etc. Il doit donc pouvoir enregistrer les émissions ou acquérir les vidéocassettes.

C’est là qu’entre en ligne de compte l’épineuse question des droits à libérer pour permettre aux enseignants d’enregistrer en toute quiétude, le piratage n’étant certainement pas défendable, à plus forte raison dans le domaine dit de « l’éducation ».

Ces nombreux paramètres sous-tendent les principes sur lesquels s’est fondée la câblo-éducation depuis septembre 1995 au Canada, ce qui a nécessité un investissement considérable en termes de ressources humaines et financières pour les 32 chaînes de télévision canadiennes qui ont accepté, en tant que partenaires, de relever le défi. On comprendra alors que des budgets soient consacrés à la libération des droits.

Le succès de la câblo-éducation au Canada tient au fait que câblo-distributeurs et chaînes de télévision avaient bien compris les enjeux : l’on ne pouvait sérieusement pénétrer les milieux de l’éducation sans prendre en considération les besoins de cette clientèle. En effet, jusqu’à présent, les programmes de formation des maîtres ne réservaient pas de place appréciable à la communication télévisuelle comme stratégie d’enseignement. De telles limites confortaient chez les enseignants une résistance au changement qu’il fallait absolument réduire.

De plus, les enseignants ont déjà des programmes à suivre et des objectifs clairs et précis à faire atteindre à leurs étudiants. Il fallait leur faire la preuve des avantages qu’offre la nouvelle approche par les programmes télévisés : motivation, intérêt, actualité tout en démontrant la possibilité d’une insertion dans un programme préétabli et dans leur planification de classe.

C’est ainsi que TV5 a voulu répondre à la diversité des situations d’apprentissage et d’enseignement en tenant compte du potentiel pédagogique de chaque programme étant donné qu’il s’agissait de documents authentiques et non de méthodes. TV5 a dû mettre sur pied différents types d’exploitations pédagogiques hors écran. C’est ainsi que Découverte, une série de 26 émissions, 72 sujets en tout, à caractère scientifique, primée pour sa qualité du français, a fait l’objet d’une pédagogisation fondée sur la communication : 8 fiches offrent un résumé, une transcription totale de l’émission, des questions relatives à la compréhension, favorisant l’enrichissement du vocabulaire, l’acquisition ou la consolidation de notions grammaticales en contexte, et proposant des sujets d’expressions orales et écrites. Grâce à la libération des droits, il est aujourd’hui possible d’acquérir vidéocassettes et fiches pédagogiques pour les 26 émissions.

Une deuxième série de 26 reportages Visions d’Amérique passe actuellement à l’antenne. Cette série a été primée pour sa visée culturelle. Des fiches pédagogiques offrent une transcription des reportages, des interrogations, favorisant la compréhension, la réflexion sur les valeurs socio-culturelles véhiculées, l’exploitation des trames sonores et visuelles et l’interrelation des éléments qui, dans un document télévisuel, sont indissociables. Les professeurs peuvent l’enregistrer. Toutefois, vidéocassettes et fiches sont également disponibles ; ce qui, par extension, offre l’avantage appréciable de se faire connaître là où TV5 n’est pas encore captée ; une façon de susciter le désir à ce sujet qui a déjà fait ses preuves, les enseignants ayant fait pression sur les câblo-distributeurs pour recevoir TV5.

Enfin, l’Aventure de l’Écriture, une série d’émissions de 300 séquences allant de1,30 minute à 3,30 minutes, est une approche concrète et dynamique, qui, par le biais des dessins animés, offre une banque de ressources visant à stimuler la mémoire visuelle pour l’acquisition de connaissances orthographiques, des règles de la ponctuation et du code grammatical.

M. Jean Savard, de Ciné-Groupe, vous en parlera plus longuement.

D’autres programmes se succéderont à l’antenne. Évidemment, ces programmes libérés de droits et pédagogisés hors écran s’ajoutent aux autres services offerts par TV5 sur tous les continents et seront bientôt disponibles pour les États-Unis.



b) Les fiches pédagogiques au Cavilam (Centre audiovisuel de langues modernes). D’autres fiches pédagogiques réalisées au Cavilam en juillet 1997 seront disponibles dès cet automne.

Elles portent sur les programmes, pour la plupart français, ou les aspects suivants :

  1. Télécinéma a) générique b) émission

  2. Gourmandises

  3. FA SI LA CHANTER

  4. Questions pour un champion

  5. Pyramide

  6. Le journal télévisé – quelques idées

  7. Thalassa

  8. Magellan

  9. Faut pas rêver

  10. Envoyé spécial

  11. Extraits de films.

Ces dernières fiches s’appuient sur la notion du document dit éphémère. Elles visent à exploiter en direct des émissions diffusées par TV5 et considérées comme des documents télévisuels récents et périssables.

Cette approche s’adresse aux enseignants qui acceptent de relever le défi qui consiste à se placer pratiquement en simultanéité avec les élèves en situation de découverte d’un document inconnu, en acceptant de ne pas tout comprendre soi-même, l’objectif étant d’exploiter l’actualité dans son authenticité et son instantanéité.

Les auto-apprenants, de même que les enseignants de français langue étrangère, y trouveront également leur compte.



c) Appel à contributions de la FIPF. TV5 et la FIPF (Fédération internationale des professeurs de français) ayant engagé une coopération sur l’utilisation des émissions de la chaîne, de nouvelles fiches sont attendues. Celles-ci présenteront une démarche particulière portant sur une émission figurant dans la grille de TV5, transposable aux différentes émissions du même type et à des situations linguistiques différentes.

Elles sont fondées sur une utilisation en direct des programmes de TV5. Ce type d’exploitation pédagogique devrait solliciter une forte animation de la part de l’enseignant et permettre d’impliquer les élèves dans des situations vécues : pour susciter la motivation des élèves, l’exploitation de documents éphémères devrait rejoindre leur vécu en poursuivant des objectifs culturels. Par exemple, à partir d’une émission axée sur les voyages, inculquer le goût du voyage et en faire apprécier les bienfaits.

Il est toujours possible d’en tirer une exploitation pédagogique à l’oral ou à l’écrit. Toutefois, nous conviendrons que les types d’exploitations pédagogiques sont tributaires de la flexibilité et de la disponibilité des supports audio-visuels et de la transcription de l’émission. La diversité des démarches et des stratégies devrait répondre à des besoins variés en apprentissage et en enseignement, allant de l’approche de l’enseignement en français à celle de l’enseignement du français.



d) La brochure Apprendre et Enseigner avec TV5. La chaîne a lancé plusieurs autres actions concrètes visant à soutenir les enseignants.

Un cahier synthèse, Apprendre et Enseigner avec TV5, distribué aux enseignants qui acceptent de jouer un rôle de relais dans le développement de TV5, présente, sous forme de fiches mobiles, l’ensemble de la grille des programmes indiquant les exploitations pédagogiques disponibles. Tel est le cas pour Paris-Lumière, Petit Écran, Magellan, Découverte, Visions d’Amérique qui peuvent servir de modèles ou d’exemples aux enseignants. Ceux-ci sont invités à exploiter les émissions de TV5 par des activités pédagogiques de prolongement et à en faire part afin de favoriser les échanges entre les enseignants de français du monde entier par l’entremise de TV5.

Une mise à jour des pages de Apprendre et Enseigner avec TV5 est envoyée entre deux et quatre fois par an, au moment du renouvellement des grilles. Ce projet, lancé sur une base expérimentale, concerne actuellement quelque 10 000 enseignants dans le monde.

TV5 présente de manière régulière, à horaire fixe dans sa programmation, des émissions à vocation pédagogique (Dites-moi tout, La Méthode Victor, Rendez-vous à l’Annexe, Hexagone, Régions gourmandes, Pique-nique). En même temps, TV5 diffuse et développe des produits et des services d’accompagnement autour d’émissions présentées par TV5.

Pareilles actions témoignent de l’ampleur des besoins et de la pertinence de la démarche proposée par TV5 aux enseignants. La forte demande enregistrée pour ses exploitations pédagogiques oblige la chaîne, dans quelques cas, à demander une contribution financière destinée à amortir certains coûts, et justifie par ailleurs la recherche de financements complémentaires.



3. TV5 et les partenariats institutionnels

a) Fédérations – Alliances – Associations – divers Réseaux. TV5 désire remplir pleinement son mandat quant à la diffusion de l’audio-visuel en français dans le monde et par voie de conséquence quant au soutien de l’enseignement du français par les multimédias. À cet égard, les partenariats que TV5 entretient mettent à profit les spécificités de chacun de ses partenaires. Plus cette synergie est dynamique et plus les actions de TV5 porteront loin.

En ce sens, les réseaux des différentes associations professionnelles, de l’AUPELF-UREF, des instituts, organismes, alliances françaises, des attachés linguistiques, des lecteurs détachés par les gouvernements etc. représentent autant de toiles à privilégier pour rejoindre les enseignants et pour une mise à jour de leur formation, la formation des maîtres se devant de réserver une place de choix à la communication télévisuelle, aujourd’hui incontournable, la télévision étant bien le médium que les élèves et les étudiants fréquentent quotidiennement et avec plaisir.

Grâce à sa présence, sa visibilité et son ouverture à des partenariats, la chaîne a établi d’étroites relations avec la Fédération internationale des professeurs de langues vivantes (FIPLV), la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), les Alliances françaises, les réseaux des attachés culturels et linguistiques français, belges, suisses, et canadiens et le réseau canadien de la câblo-éducation.

De nombreuses initiatives développées par les enseignants eux-mêmes ont été portées à l’attention de TV5, parmi lesquelles l’expérience VIFAX de l’Université Bordeaux II, soutenue par l’ACCT, qui s’appuie sur les différents journaux télévisés diffusés quotidiennement par TV5. La chaîne constitue à partir de Paris et de Montréal d’importants fichiers d’enseignants correspondants de la chaîne.

Les services culturels des ambassades de France dans la plupart des pays disposent d’un service de coopération linguistique dirigé par un attaché linguistique chargé de mettre en place et développer avec les autorités locales une politique d’enseignement du français. Ces services d’action linguistique mettent notamment en œuvre des bourses de formation à l’enseignement du français (ou au métier de traducteur), organisent des stages en France, jouent le rôle de conseiller pédagogique pour l’enseignement du français auprès des autorités locales, etc. Ils s’appuient par ailleurs sur un réseau dense d’établissements scolaires français à l’étranger, de centres culturels, instituts français ou alliances françaises.

Les gouvernements français et de la Communauté française de Belgique, notamment, envoient à l’étranger des enseignants de français qui donnent des cours dans les universités ou les institutions chargées de la formation des maîtres. Dans d’autres cas, il s’agit d’accords, d’échanges ou d’ententes entre universités francophones ou institutions locales, notamment entre les universités Simon Fraser au Canada et celle de Rennes, en France, l’université de Montréal et celle de Paris VII.

TV5 et la FIPF ont engagé une coopération sur l’utilisation des émissions de la chaîne. Les professeurs de français sont donc invités à proposer des fiches pédagogiques présentant une démarche particulière portant sur une émission figurant dans la grille de TV5, transposable aux différentes émissions du même type et à des situations linguistiques différentes et pouvant servir de base à la formation des professeurs non initiés à l’utilisation de la télévision. Une convention a été signée également avec M. Michel Boiron, directeur du Cavilam, organisme chargé de la formation pour l’enseignement du français, langue étrangère.

TV5 souhaite explorer un partenariat avec l’Université Senghor d’Alexandrie en Égypte, université de la Francophonie et avec plusieurs universités canadiennes, notamment l’université Laval, à Québec, l’université de Toronto, l’université Concordia, à Montréal.

Ce partenariat a pour objet la formation des maîtres à l’utilisation des multimédias, notamment à l’intégration de la communication télévisuelle dans leurs stratégies d’enseignement.



b) Les concours. Signalons enfin que près de 30 000 enseignants et étudiants des quatre coins de la planète, avec une forte participation des pays membres de la Francophonie, ont participé aux concours organisés par TV5, qui leur étaient tout particulièrement destinés.

Après le concours Chantez TV5, le concours Chasse aux trésors au cœur des villes du monde invitait les téléspectateurs à voyager au cœur des villes du monde avec TV5. Le concours “TV5 Libris” était organisé en partenariat avec un vaste réseau de libraires du monde entier travaillant régulièrement avec TV5, le CELF et le SNE

Le grand prix a été décerné à des élèves de l’Université Tchernivtsi en Ukraine, qui ont été invités une semaine à Paris. De nombreux autres prix ont été décernés.

On peut consulter les résultats du concours Chasse aux trésors au cœur des villes du monde sur le serveur Internet :
http://www.tv5.org

Et l’on verra que les gagnants de tous pays et de toutes origines témoignent de la vitalité de la francophonie aux quatre coins du monde.



c) Présence de TV5 lors des congrès. TV5 est de plus en plus souvent sollicitée pour assurer une présentation de la chaîne et de ses potentialités pédagogiques : c’est ainsi qu’elle a pu sensibiliser à son action de nombreux professeurs, asiatiques notamment, à l’occasion du Congrès mondial des Professeurs de français organisé à Tokyo en août 1996 à l’initiative de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF). Elle est ensuite intervenue au Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de langues vivantes (FIPLV) au Brésil, en mars 1997.

La chaîne participait au Marché international des multimédias, à Montréal, en mai dernier. Tout récemment, du 6 au 9 août, l’Association canadienne des éducateurs de langue française fêtait son 50e anniversaire : TV5 y était présente et proposait un partenariat aux organismes et universités des onze provinces canadiennes, toutes présentes. Et nous intervenons aujourd’hui à la Biennale de la langue française à Neuchâtel !

Des tournées ont été effectuées à la demande des alliances françaises et autres instituts, avec leur contribution financière au Brésil, au Chili, en Argentine, en République dominicaine ; d’autres le seront prochainement en Haïti. Des actions ont également été menées en direction de pays européens non francophones du Proche-Orient, avec pour point d’appui par exemple le Liban, notamment, et l’Europe de l’Est.

TV5 disposera prochainement d’un kiosque et animera un atelier au Congrès annuel de l’American Association of Teachers of French, l’AATF, où près de 5000 enseignants seront attendus.



4. Les projets multimédias en développement sur TV5

a) TV5 et la place du français sur les inforoutes – le site Web de TV5. Créée en 1984 pour faire contrepoids aux nombreuses chaînes anglo-saxonnes qui étaient en passe de dominer le marché de la télévision satellitaire intercontinentale, TV5 a été la première chaîne de télévision francophone à mettre en réseau un site Web pour rejoindre ses millions de téléspectateurs.

C’est en avril 1995 que les partenaires canadiens de TV5 mettaient en réseau ce qui allait être le module de base du site actuel. Cette démarche était motivée non pas par des intérêts commerciaux mais à la fois par des besoins pressants de communication et par des considérations d’ordre stratégique. Je m’explique.

TV5 Québec Canada qui diffuse les signaux destinés au Québec, au Canada était confrontée depuis sa création à la quasi-impossibilité de convaincre les éditeurs des télé-horaires anglophones régionaux hors-Québec de publier la grille de programmes d’un service télévisuel de langue française. En diffusant sa grille-horaire via Internet, TV5 court-circuitait le réseau traditionnel de la presse écrite et se dotait enfin d’un outil lui permettant de rejoindre directement son public.

Son succès fut immédiat. Les utilisateurs n’ont pas tardé à télécharger les grilles et à en ti– L’abécédaire en dessins animés : La langue de boa (1994/95).

Au niveau du partenariat, TV5 Afrique tient compte des préoccupations spécifiques comme la scolarisation des jeunes filles, en collaboration avec l’UNICEF, ou l’éducation et l’alphabétisation en langues nationales avec le bureau régional du CRDI (Afrique occidentale et centrale).

EN ASIE : TV5 Asie

Le Neuvième Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français qui se tenait à Tokyo du 25 au 31 août 1996 a été l’occasion du lancement officiel de TV5 en Asie, par Asiasat, ce qui a permis à TV5 de rejoindre les francophones, les francophiles et les simples téléspectateurs en Asie.

Il s’agissait à 90% d’adapter le programme horaire mondial pour le remettre sur des fuseaux horaires asiatiques.

Des problèmes de censure spécifique, notamment à la question des mœurs mettent en lumière la problématique relative à l’intérêt mais aussi aux limites d’une chaîne qui a pour mandat, d’une part, de refléter la spécificité des cultures francophones et, d’autre part, l’obligation de respecter les cultures réceptrices avec leurs propres contraintes.

 

Accréditation OING Francophonie

Sommaire des Actes de la XVIIe Biennale

SOMMAIRE DES ACTES DE LA XVIIe BIENNALE


SOMMAIRE

XVIIe Biennale de la langue française Neuchâtel 1997

Multimédia et enseignement du français

Sommaire

Préface de Roland ELUERD



SÉANCE SOLENNELLE D'OUVERTURE

Allocution d'Alain GUILLERMOU

Allocution de Jean-Jacques DE DARDEL

Allocution de Jean GUINAND

Allocution de Denis MIÉVILLE

Message de Sheila COPPS

Message de Hubert VÉDRINE

Message de Stélio FARANDJIS

Message de Xavier DENIAU

Message de Bernard QUÉMADA

Message de Federico MAYOR



I PANORAMA DU MULTIMÉDIA D'ENSEIGNEMENT

Jeanne OGÉE

Jean-Claude GUÉDON

Jean-Alain HERNANDEZ

Adrian MIHALACHE

Micheline SOMMANT

François DELAUNAY

Dominique SOUDAIS

Francis PIOT

Etienne BOURGNON et Alain VUILLEMIN



II. DONNÉES TECHNIQUES, USAGES PÉDAGOGIQUES ET DOCUMENTAIRES

Dominique LAMICHE

Frédérique PÉAUD

André OBADIA

Jean-Paul BUFFELAN-LANORE

Marie-Josée HAMEL et Eric WERHLI

Alain VUILLEMIN

Bernard EMONT


III. ESPACES FRANCOPHONES DU MULTIMÉDIA

Christian ROUSSEAU et Jocelyn NADEAU

Mariana PERISANU

Mioara TODOSIN

Marius DAKPOGAN

Théodore KONSEIGA

Kouaho Elie LIAZÉRÉ

Jean SOUILLAT

Marc MOINGEON

Bernard PÉCRIAUX



IV. IMPLICATIONS CULTURELLES DU MULTIMÉDIA

Jean BUREL

Mohamed TAÏFI

Rabah CHIBANE

Roland DELRONCHE

Claire-Anne MAGNÈS

Gabriela MARCU et Mariana MUNTHIU

Albert DOPPAGNE

Charles MULLER

Petre RAILEANU



V. TV5 ET L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS

Arlette NIÉDOBA

Michel PERRIN

Danièle TORCK

Janry VARNEL

Valérie JATON

Jean SAVARD



TABLE RONDE «TV5, la télévision mondiale en français.La langue de l’autre»

animée par Marlène Bélilos avec Roger Francillon, Hugo Lœtscher, Charles Méla et Gilbert Musy


LA SUISSE ET LA FRANCOPHONIE

Jean-Jacques DE DARDEL

Claire LUCQUES

Jean-Marie VODOZ

Urs TSCHOPP



TABLE RONDE «La Suisse et la francophonie»

animée par Catherine Pont-Humbert avec Freddy BUACHE, Jacques CHEVRIER, Charles JORIS et Jacques SCHERRER


SÉANCE DE CLÔTURE

Vœux de la XVIIe Biennale

Discours de clôture d' Alain GUILLERMOU

Discours de clôture de Roland ELUERD

Échos de la XVIIe Biennale

Liste des participants



A la Une

« La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d’un épanouissement sans cesse en progrès. »

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d’Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, Éditions de Fallois, 1998, p. 93