Biennale de la Langue Française

  • Augmenter la taille
  • Taille par défaut
  • Diminuer la taille
Envoyer Imprimer PDF


Gabriela MARCU

présidente de l'Association France-Deva (FRADEV) Roumanie


Y a-t-il une jeunesse francophone à Deva ?


Voilà une question qui m'incite à répondre et à laquelle je vous invite à répondre, vous-même, à la fin de ma communication. Au début, je présenterai un court historique de la francophonie en Roumanie et quelques mots concernant la langue française comme objet d'étude en Roumanie. Ensuite, vous ferez la connaissance de l'association France-Deva (FRADEV), chez elle, à Deva. Le cédérom qui sera présenté vous donnera l'impression que vous-même, vous y serez.


La francophonie et la francophilie chez les Roumains vue d'ensemble

Membre des Sommets francophones, la Roumanie est souvent considérée comme un partenaire naturel de la francophonie. Même si la langue française occupe en Roumanie une place privilégiée, cela ne constitue cependant pas un enjeu identitaire comme c'est le cas dans d'autres pays de l'espace francophone.

Les Roumains ne naissent pas en parlant français mais cela n'empêche personne de reconnaître qu'il y a une véritable place du français chez nous. C'est une Francophonie fortement ancrée dans la tradition, toujours très présente, mais les dernières années très concurrencée par l'influence grandissante de l'anglais surtout parmi les jeunes générations.

Jusqu'à quel point peut-on considérer la Roumanie comme un pays francophone ? Comment expliquer toutefois cette diffusion de la langue française au sein d'un peuple passant pour “balkanique”, sinon tout-à-fait “oriental” et abandonné, quand il n'est pas carrément offert en sacrifice par les grandes puissances de l'Occident à celle de l'Est ?

Les véritables commencements de la francophonie en Roumanie se placent vers la deuxième partie du XVIIIe siècle quand, une fois disparu le régime phanariote, avec la vogue qu'il avait engendrée, ainsi qu'avec les habitudes domestiques et officielles qui lui étaient propres, le grec cesse son office de langue cultivée, ne laissant que de faibles traces derrière lui.

L'influence occidentale déclenche une transition rapide dont l'impact est bien décrit par Alecu Cantacuzino, qui écrit au XIXe siècle un roman intitulé “Serile de toamna la tara”

( “Soirées d'automne à la campagne” ), où il évoque le choc ressenti par un petit gentilhomme conservateur de la noblesse rurale en voyant “le premier habit queue-de-pie s'installer sur le divan de ses pères” et entendant traduire “psihi-mù” par “ma belle”. Pour lui c'est la fin du monde, la fin d'un monde. Et c'était certainement le cas. Avec le col “d'un veston à la mode”, le Roumain relève aussi ses prétentions de faire partie de l'Europe civilisée.

En tant que langue de la culture, le français devait fournir, notamment au XIXe siècle, la majeure partie des néologismes assimilés par le roumain littéraire moderne, à l'époque justement en train de s'épanouir. Et ce lien n'est rien moins que négligeable.

Au début, au XVIIIe siècle, le français servait uniquement à la correspondance diplomatique, activité pour laquelle on faisait appel à des secrétaires français. Mais bientôt les jeunes aristocrates l'ont appris puis ce fut le tour de la bourgeoisie en plein essor et, en fin de compte, la petite bourgeoisie s'est prise elle aussi à imiter les privilégiés de la société.

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la généralisation de l'enseignement obligatoire devait rendre le français accessible, même imparfaitement, à tous les milieux y compris le milieu rural.

Utilisée pour commencer dans la diplomatie, devenue ensuite langue mondaine et de culture, on la parle en famille, on l'écrit même lorsqu'il s'agit de lettres privées, elle devient d'usage quotidien. De nos jours c'est l'intérêt culturel qui domine. L'explosion de l'anglophonie (bien qu'on continue à étudier et à parler le français), de date plus récente, fait que de nos jours les Roumains cultivés penchent pour le trilinguisme, avec une certaine préférence pour l'anglais.

Les Roumains n'ont pas renoncé à se considérer Européens, à se tourner vers les valeurs européennes et à croire dans l'appui des grandes puissances, dont la France, avec laquelle ils se sentent solidaires au point de souffrir de ses échecs autant que de leurs propres épreuves. Aucun désappointement - et ils n'ont pas manqué ! - na pu leur faire perdre ces sentiments, aucune calamité n'a pu amoindrir leur amour de la langue et de la culture françaises.

Pourquoi la France ? Sans doute parce que “de lignée” latine. Alors pourquoi pas l'Italie ? L'Italie ne représentait pas au XIXe siècle une grande puissance. Une Italie divisée et partiellement soumise à l'Autriche ne pouvait guère être limage idéale à copier, alors que la France avec sa stabilité politique, sa puissance, sa culture d'un si large impact, la France source d'idées novatrices et parfaitement viables, la France libre, influente, active, avait tout de cet idéal. Elle représentait le progrès et tout en inquiétant les conservateurs qui tentaient de rendre plus vigilante leur censure, elle enflammait l'enthousiasme des jeunes intellectuels romantiques.

Il s'ensuit que les Roumains étaient toujours informés de ce qu'il advenait en France, qu'ils disposaient dune solide culture française, que leur curiosité intellectuelle s'attachait à tout ce qui concernait ce pays. Et les Roumains ne se sont pas bornés à imiter et à s'inspirer de la France : ils lui ont même voué une partie de leur créativité innée. Leur existence en tant que nation s'est développée en dialogue et suivant un système d'échange avec cet allié traditionnel sur le plan politique, comme du point de vue intellectuel.


La langue française comme objet d'étude en Roumanie

Le français commence à être appris et parlé en Roumanie dès la fin du XVIIIe siècle, lorsque beaucoup d'émigrés de la Révolution française viennent dans les Principautés roumaines et deviennent précepteurs dans les grandes familles de boyards roumains, secrétaires des princes ou professeurs de français. Au début du XIXe siècle, l'enseignement du français jouissait déjà de prestige. Certains des Français qui avaient émigré après la Révolution française en Roumanie ont ouvert des pensionnats, écoles françaises pour l'éducation des jeunes filles et des jeunes gens. Avant l'apparition des premiers pensionnats, le français était déjà enseigné dans les écoles des deux pays roumains.

En 1775, le français était enseigné dans la première école roumaine de la ville de Craiova, l'école Obedeanu, connue après 1822 sous le nom de Scoala Domneasca.

Parmi les institutions françaises qui fonctionnaient dans la première moitié du XIXe siècle était le Pensionnat de Victor Cuénim, de Jassy.

À la même époque fonctionnait à Bucarest le pensionnat Vaillant. La plupart des élèves de ces pensionnats ont continué ensuite leurs études en France.

En Valachie, les boyards ont demandé aux princes régnants leur approbation pour introduire le français comme objet d étude en 1817.

À Bucarest, le 27 mars 1831, le français est signalé dans le programme officiel du lycée Sfintu-Sava et en 1836 il sera aussi introduit comme objet d'étude à l'Académie „Mihaileana” de Jassy.

En 1859, après l'Union des Principautés roumaines, le français devient obligatoire dans toutes les écoles secondaires de la nouvelle Roumanie.

Le programme officiel envisageait de donner aux élèves des notions de grammaire et de solides connaissances de littérature. L'accent était mis sur la méthode grammaticale intense, s'appuyant sur des exercices de traduction du roumain en français et du français en roumain. Les programmes prévoyaient trois heures de français par semaine pour les quatre classes du cycle supérieur.

En Transylvanie, incorporée à l'époque à l'Empire autrichien-hongrois, le français a été introduit pour la première fois dans l'enseignement au „Gymnase” roumain de Brasov, en 1867.

Après la Grande Union de 1918, l'étude du français devient obligatoire dans toutes les écoles. Les trois premières années étaient exclusivement consacrées à l'enseignement de la langue; en quatrième, on enseignait la géographie de la France et à partir de la Ve jusqu'à la VIIIe on étudiait la littérature française. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, faute de manuels de français, on enseignait la langue d'après des manuels imprimés en France. Cela fit que, dans le domaine des méthodes et des procédés employés dans l'enseignement du français, la Roumanie se situa, dès le début, au niveau européen. Les professeurs enseignaient le français d'après des manuels français et ils étaient des Français, dont la plupart avaient fait leurs études à la Sorbonne. Ce n'est qu'après la fondation des Universités roumaines de Jassy et de Bucarest que l'on commence la formation des professeurs roumains de français, formation achevée par des stages en France, finissant d'habitude par des doctorats. L'existence parallèle des pensionnats français entre les deux guerres a en permanence assuré un intérêt particulier pour l'étude du français en Roumanie. De telles écoles françaises ont existé dans presque toutes les grandes villes de la Roumanie.

Après la seconde guerre mondiale, après un bref recul de quelques années pendant lesquelles le français a été remplacé par le russe, il y a eu dans les années soixante et soixante-dix un revirement important manifesté par le fait que l'intérêt pour le français a augmenté mais cela malheureusement na duré que quelques années, après lesquelles une nouvelle période noire, sans affecter la continuité de l'enseignement du français, a diminué les heures enseignées par semaine. On a introduit dans les manuels de français des textes de civilisation roumaine à la place des textes de civilisation française. Cette période s'est caractérisée aussi par une réduction sévère du nombre des étudiants aux sections de français des principales universités roumaines.

Après décembre 1989, on a pu remarquer une nouvelle renaissance de l'enseignement du français. En 1995, 40% des élèves de la Roumanie étudiaient le français comme première langue étrangère, ce qui veut dire un nombre de deux millions d'élèves auxquels s'ajoutent environ 3000 étudiants dans les Universités d'État

Une statistique du ministère roumain de l'Éducation nationale montre que :

- le nombre d'élèves roumains qui étudient le français a diminué d'environ 25% en cinq ans, passant de 2 051 018 pendant l'année 1994 à 1 575 978 pendant l'année 1999.

- le nombre de professeurs roumains enseignant le français a diminué d'environ 10% en cinq ans, passant de 16 145 pendant l'année 1994 à 14 500 pendant l'année 1999.

Cette situation a de nombreuses explications et nécessite une intervention d'urgence. Les jeunes Roumains choisissent les langues étrangères d'étude selon la dotation en matériel informatique et électronique des médiathèques. En Roumanie, l'anglais et l'allemand sont beaucoup plus fortement soutenus par les États-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne que ne l'est le français par la France et la Francophonie. Les médiathèques françaises sont peu nombreuses et leur dotation est très modeste.

De manière assez inquiétante c'est le vieillissement du corps enseignant qui enseigne le français. C'est l'indice d'une certaine désaffection des générations montantes, l'attachement intellectuel et affectif au français étant sans doute davantage le fait des plus âgés.

Apprendre le français et améliorer son français sont des actions très coûteuses, compte tenu du pouvoir d'achat assez bas de la population de Roumanie. Au contraire, l'anglais peut être appris gratuitement grâce aux jeunes Américains qui viennent en Roumanie. Il ne faut pas oublier que la plupart des professeurs roumains de français n'ont aucune possibilité de visiter la France ou un autre pays francophone à cause des coûts et de la paperasse des visas nécessaires.

Les langues étrangères ont évolué vers une dimension de plus en plus pragmatique, pour devenir actuellement une nécessité vitale : l'acquisition d'une langue est une “plus-value” dans tout parcours professionnel, surtout dans la perspective de l'Europe commune.

Cette évolution dans la perception des langues va de pair avec les changements des mentalités du groupe qui se reflètent, entre autres, dans les transformations du lexique, ce séismographe sensible qui enregistre tout mouvement de profondeur. Ces derniers temps, c'est le terme de compétence qui a émergé et qui s'est imposé dans le monde de l'éducation en remplaçant le terme de qualification des années 70. C'est que les mentalités par rapport aux relations entre l'homme et le travail ont changé : outre l'efficacité sur un poste et la maîtrise des connaissances spécifiques à un métier qui couvrait la qualification, la compétence englobe en plus l'adaptabilité, la mobilité et le sens de l'initiative.

Pour garder sa place, le français, ici comme ailleurs, doit savoir séduire, s'adapter aux changements qui ont lieu dans la société d'aujourd'hui. Tout le monde s'accorde à dire que nous vivons dans une époque où la place d'honneur est accordée à l'économie, aux affaires et aux nouvelles technologies de l'information. Ainsi, la motivation pour l'apprentissage du français doit répondre de plus en plus à ces besoins spécifiques.

Pour être encore plus concrète, je voudrais ajouter quelques renseignements qui concernent la situation de la langue française comme objet d'étude à Deva.

Grâce à une équipe d'enseignants de français très passionnés, malgré toutes les difficultés énumérées, on a obtenu de véritables performances :

- il y a des classes de français renforcé à tous les niveaux;

- il y a des classes bilingues de français au profil de mathématiques - informatique, sciences naturelles et philologie;

- au collège National Decebal (CND) fonctionne un centre de préparation pour le DALF; chaque année des dizaines d'élèves passent avec un grand succès les épreuves de DALF;

- on organise chaque année au niveau du département et du pays l'olympiade de français, nos élèves obtenant les plus hauts prix;

- nos élèves participent aux concours francophones organisés par les associations françaises et par l'Ambassade de France;

- le CND bénéficie du réseau VIFAX utilisé avec beaucoup de succès dans l'apprentissage du français;

- chaque année des élèves ou étudiants performants qui parlent le français obtiennent des bourses d'études en France;

- les élèves des classes bilingues obtiennent de l'Ambassade de France à la fin de leurs études une Attestation de français (à la suite de la présentation d'un dossier de civilisation française en présence d'un représentant du Centre culturel français);

- notre ville est jumelée avec la ville d'Arras, ce qui facilite de nombreux échanges.

L'Association FRADEV association culturelle d'échanges avec la France et les pays ayant le français en partage a été fondée à Deva, en Roumanie, le 10 décembre 1992, par un groupe de passionnés de la langue française et de la civilisation française et francophone.

Nos adhérents sont surtout des intellectuels et des jeunes attirés par la langue française, par la perspective d'une meilleure connaissance des pays francophones et par la “promesse” de coopération avec des francophones de par le monde.

La Francophonie que notre association défend est celle qui analyse son passé, qui est à l'écoute des cultures différentes, qui promeut les valeurs du français dans un monde plurilingue.

L'objectif de l'association est d'éveiller l'intérêt du public de Deva vers la culture française et francophone, de promouvoir les valeurs spirituelles roumaines dans les pays francophones, d'offrir l'opportunité de créer des liens d'amitié durables, de dialoguer avec le monde francophone.

FRADEV offre à ses membres et sympathisants la possibilité de se rencontrer au cours de nombreuses activités culturelles dans un climat de chaleureuse amitié.

Les actions initiées, organisées et déroulées par notre association ont été à la fois nombreuses et diverses.


Activités annuelles :

- La célébration de la Semaine de la Francophonie

- Printemps de la Francophonie


Conférences sur des thèmes littéraires et de la francophonie


Échanges culturels :

- Les Jours culturels franco-roumains à Arras 1994-1996, à Pierrefeu du Var, à Aix-en-Provence France (mars avril) 1998 ;

- Le spectacle de la Compagnie “Les Lendemains d'Hier” de Pierrefeu du Var France à Deva en 1997 ;

- Le spectacle de “l'Ensemble à plectre” de Toulouse, au mois d'avril 2000 ;

- La visite d'un groupe de 80 étudiants de Montpellier à Deva au mois de mars 2001;

- La participation à la XVIe Biennale de la langue française (Bucarest,1995) et à la XVIIe Biennale de la langue française (Neuchâtel-Suisse, 1997 ).


D'autres activités :

- Club de pratique de la langue française , anniversaires, commémorations ;

- Concours “Que sais-je ?” de culture francophone pour les élèves ;

- Bibliothèque française , cercle de lecture “Les Amis du livre français” pour les enfants ;

- Bal de la francophonie ;

- Lancement des livres ;

- Soirées franco-roumaines, projections commentées de diapositives ;

- Récital de violon et piano en juillet 1998 ;

- Concert du groupe instrumental “Studioul de Muzica Veche” de Bucarest en décembre 1999 ;

- Soirée japonaise en décembre 1999 etc.

Notre désir est de créer à Deva un Centre de documentation francophone. Depuis neuf ans notre association essaie de promouvoir la culture française et les idéaux de la francophonie. Mais la situation économique, chez nous, est de plus en plus difficile et nous ne pouvons continuer notre activité, vu que même les commanditaires ne sont plus capables de nous aider. D'un jour à l'autre, nous ne trouvons plus les ressources nécessaires pour organiser les manifestations culturelles . Nous désirons parler et défendre le français. Le français vit des victoires, connaît des améliorations de sa situation ici à Deva. Mais en même temps il vit de grands périls et il est en recul. Dans le monde moderne d'aujourd'hui, dans le monde de la libération des échanges et de la communication instantanée, il ne suffit pas de survivre. “Les langues qui ne portent pas un pouvoir économique, un pouvoir politique, qui ne sont pas capables de concurrencer des idées, sont des langues qui reculent”. La musique anglaise, les films américains nous envahissent de plus en plus. Une vague sous-culture uniformisante qui s'impose à tous (la civilisation du tout Coca-Cola, du fast-food). Monsieur Alain Rey, directeur des dictionnaires Robert disait: S'il faut être vigilant, c'est moins sur le fait que les fast-food se multiplient effectivement dans nos pays; le fait que les modes de pensée anglo-saxons se répandent avec les produits et les mots qui les véhiculent me paraît le plus grave . Dans cette situation nous sommes convaincus que, dans le but d'améliorer et de rendre notre activité plus efficace, il faut créer à Deva un centre de documentation sur la culture française et la francophonie où nous pourrions dérouler une activité qui nous assure les ressources financières dont nous avons besoin pour nos projets culturels : banque de données francophones, éditions de livres et de CD-ROM, cyber-café etc. Notre association n'a pas de siège social . À présent nos activités se déroulent à la Section Art de la Bibliothèque départementale de notre ville. À ce point nous nous sommes rendu compte qu'un siège social pourrait nous aider à organiser des activités qui nous permettraient d'assurer notre autofinancement. C'est seulement dans ce centre que nous pourrions dérouler une activité permanente et réaliser nos projets médiathèque francophone, équipe de théâtre francophone, atelier des arts etc.

Il faut une politique volontariste créant des écoles, permettant la diffusion de la littérature, il faut une presse en français et surtout des émissions de radio et de télévision à destination de tous ceux qui veulent garder ou trouver un contact avec la langue française.

Après 1989, la France, redécouvrant la Roumanie, ce pays si proche, ce peuple frère, envoie des émissaires pour renouer, retendre les liens dans le domaine qui lui est le plus cher : la culture.

Aujourd'hui l'élan est retombé. Comme partout chaque jour est une bataille pour vivre, imaginer, réussir . En France aussi l'élan est retombé. Les Français ont retrouvé leurs soucis, d'autres passions; toujours le temps, l'oubli. Pour les Roumains comme pour les Français, l'argent semble plus rare, plus cher. Tout paraît plus dur.

Alors, c'est aujourd'hui que l'on a besoin les uns des autres. Depuis neuf ans, nous sommes de ceux qui ont continué à croire, à lutter, à avancer pour cette francophonie à laquelle nous avons adhéré de grand cœur, cette francophonie que nous animons, que nous défendons. Cette francophonie, elle n'existe et n'existera que par nous tous. Il faut avoir le cœur chaud mais la tête militante. C'est un engagement quotidien pour certains d'entre nous. Il pourrait le devenir pour tant d'autres. Si nos voix n'ont pas vos poitrines pour résonner et les porter, qui nous entendra ?

Que l'on se donne comme but que, chaque jour, nous puissions entendre, lire, parler en français de la Roumanie, de la France, du monde.

C'est aussi comme cela que, chaque jour, tous ces gens qui nous connaissent, nous ont découverts et nous découvriront, penseront à la Roumanie comme à un partenaire de choix dans la Francophonie, dans l'Europe et dans l'amitié.

Il ne peut plus y avoir de positions d'attente, de passivité. Nous ne pouvons plus accepter de discours creux sur la francophonie. Il est de notre responsabilité de nous engager pour faire valoir nos droits à une amitié francophone.

Tous ces peuples qui se battent aux frontières territoriales de la Francité ne doivent pas être oubliés, car chaque lutte perdue constitue un recul irrécupérable de notre espace de la Francophonie, avec pour conséquence un affaiblissement du rayonnement de la langue française.

 

Accréditation OING Francophonie

Sommaire des Actes de la XIXe Biennale

SOMMAIRE

XIXe Biennale à Hull-Ottawa 2001

Jeunesse et langue française. Créer, partager, entreprendre.

Langue française au Canada et en Amérique du Nord.


Préface par Roland Eluerd

Remerciements

SEANCE SOLENNELLE D'OUVERTURE

Messages de:

La très Honorable Adrienne Clarkson

L'Honorable Lise Thibault

L'Honorable Sheila Copps

Allocutions de:

M. Marcel Proulx

S.E. M. Denis Bauchard

M. Marcel Hamelin

M. Francis R. Whyte

M. Roland Eluerd

et Hommage posthume à Henri Bergeron par Roland Eluerd

Résultats de l'enquête par Mme Jeanne Ogée

JEUNESSE ET LANGUE FRANÇAISE

I . Créer

I. A . La poésie

Débat la poésie

I. B . Les technologies de l'information

Alain Vuillemin

Jean-Alain Hernandez

Louise Guay

Frédéric Nolin

Synthèse de René Morin

Remise des prix du concours “Les mordus de la langue”par Alain Landry

II . Partager

II. A . Les mots

Albert Doppagne

Noëlle Guilloton

Claire-Anne Magnès

Débat sur les mots animé par Antonine Maillet

II. B . Les engagements, les O.N.G.

Angèle Bassolé-Ouédraogo

Herman Zoungrana

Gabriela Marcu

Débat

II. C . L'enseignement du français

Micheline Sommant

Pascale Lefrançois

Sally Rehorick

Pierre C. Bélanger

Débat 1 sur l'enseignement

Marius Dakpogan

Mioara Todosin

Cécilia Gaudet

Fabienne Cauchi

synthèse par Ibnou Dia

Débat 2 sur l'enseignement

Hommage à Philippe Desjardins

III . Entreprendre

III. A . Jeunes entrepreneurs

Théodore Boukaré Konseiga

Sidney Ribaux

Daniel La Bossière

Débat 1 sur Entreprendre

III.B . Espace linguistique de la jeune entreprise francophone

Éric Bergeron

Jean-Paul Buffelan-Lanore

Isabelle Plouffe

Débat 2 sur Entreprendre

LANGUE FRANÇAISE AU CANADA ET EN AMÉRIQUE DU NORD

A . Paysage linguistique canadien et nord-américain

Gratien Allaire

Lise Dubois

Paul Dubé

Geneviève Labrecque

Samia I. Spencer

Débat Canada Amérique 1

B . Langue et culture dans le contexte canadien et nord-américain

Lise Gaboury-Diallo

Naïm Kattan

Miléna Santoro

René Cormier

C . Vitalité de la langue française au Canada

Lisa Balfour Bowen

Michel Chartier

Joan Netten

James Thériault

D.Témoignages

Isabelle Chiasson

Luc Lainé

Anne Pham-huy

Débat Canada Amérique 2

Mot de la fin par Norman Moyer

Allocution de Jean-Louis Roux

TABLE RONDE Le choc des cultures

Animateur Jean-Louis Roy


SEANCE DE CLOTURE

Vœux

Discours de clôture par Roland Eluerd

Liste des participants

Échos de la XIXe Biennale


A la Une

« La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d’un épanouissement sans cesse en progrès. »

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d’Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, Éditions de Fallois, 1998, p. 93